5 étapes pour faire de la bicyclette un mode de transport essentiel au Maroc

À l’occasion de la Journée mondiale du vélo

À l’occasion de la Journée mondiale du vélo, proclamée par les Nations Unies pour souligner le rôle essentiel de la bicyclette dans un transport durable, simple, sain et accessible à tous, les membres de l’Association des enseignants de sciences de la vie et de la terre au Maroc (AESVT) et du collectif marocain pour le climat et le développement durable (AMCDD) lancent un appel urgent pour l’adoption d’une politique publique nationale ambitieuse soutenant la mobilité active, en mettant l’accent sur la jeunesse marocaine souvent exclue des espaces urbains.

Le vélo comme solution globale

Dans un pays à forte population jeune (45 % de la population) et où le besoin de moyens de transport croît, le vélo représente une alternative économique, saine et respectueuse de l’environnement, particulièrement pour les déplacements courts tels que les trajets scolaires, universitaires et professionnels.

Le vélo est considéré comme un symbole du droit fondamental à la mobilité, mais ce droit est souvent marginalisé dans les zones urbaines et périurbaines qui manquent de solutions efficaces à la place des voitures.

Malgré les investissements massifs dans les infrastructures routières et ferroviaires, cette problématique ne sera pas résolue sans une intégration réelle et organisée des modes de transport actifs, tels que le vélo, qui joue un rôle crucial dans la connexion entre différents moyens de transport (multimodalité et interconnexion des transports).

Avantages du vélo :

• Économiquement : le vélo coûte 30 fois moins cher qu’une voiture.
• Chronométriquement : pour les trajets urbains de moins de 5 kilomètres, le vélo est souvent plus rapide que les voitures et les bus.
• Sanitairement : utiliser le vélo régulièrement réduit le risque de maladies cardiaques allant jusqu’à 46 % (selon l’École de santé publique de Harvard).
• Écologiquement : le vélo émet 20 fois moins de CO2 par kilomètre qu’une voiture.

Défis au Maroc :

Actuellement, aucune ville marocaine n’a de plan clair pour encourager l’utilisation du vélo, et il n’y a pas d’aides gouvernementales pour l’achat de vélos ou de vélos électriques, contrairement à de nombreux pays européens.

Les jeunes manquent de pistes sécurisées et de lieux appropriés pour garer leurs vélos.

Recommandations :

1. Élaborer une stratégie nationale pour la mobilité active avec des objectifs clairs et un financement adéquat.
2. Lancer un plan national pour le vélo comprenant :
   • Accélérer le développement des infrastructures dédiées aux vélos.
   • Fournir un soutien financier pour l’acquisition de vélos, notamment pour les jeunes.
3. Impliquer les jeunes et la société civile dans la formulation des politiques de transport.
4. Encourager l’éducation à la mobilité active dans les écoles.
5. Organiser une semaine de la mobilité durable en coïncidence avec la Journée mondiale des villes durables (31 octobre).

Un appel à l’action

Nous avons besoin d’une volonté politique et d’un partenariat entre les autorités locales, les ministères et les associations pour créer des villes saines, justes et accessibles à tous.

Le vélo n’est pas seulement un moyen de transport, mais un symbole de liberté, de justice climatique et d’inclusion sociale.