Trump se prépare à lancer la mère de toutes les batailles commerciales.

Donald Trump lance aujourd’hui, mercredi, la grande bataille commerciale qu’il a promis de mener depuis le début de sa campagne électorale, en imposant de nouveaux droits de douane visant à ouvrir une “époque dorée” pour les États-Unis, bien que cela puisse provoquer un effondrement de l’économie mondiale.
Le président américain travaillait encore mardi, selon la porte-parole de la Maison Blanche, à “peaufiner” son plan dont l’ampleur et l’étendue restent floues.
Caroline Levitt a déclaré : “Demain, le pillage de l’Amérique prendra fin”, confirmant que le nouveau paquet de droits de douane entrera en vigueur “immédiatement” après l’annonce de Trump.
Ces droits de douane devraient être dévoilés mercredi, le jour annoncé par Trump comme “jour de la libération” des États-Unis, lors d’une cérémonie prévue à 16h00, heure locale (20h00 UTC), à la Maison Blanche, juste après la fermeture de la bourse de New York qui commence à connaître des fluctuations comme d’autres marchés dans le monde.
Les marchés asiatiques étaient dans l’attente, enregistrant mercredi matin une volatilité proche de l’équilibre, en attendant de connaître plus de détails sur les droits de douane.
L’administration américaine n’a fait aucun commentaire sur les différentes possibilités évoquées par la presse, moins de 24 heures avant l’annonce.
Les États-Unis imposeront-ils un droit de douane unique de 20 % sur l’ensemble des importations ? Ou des droits de douane détaillés selon chaque pays exportateur ? Ou opteront-ils pour un tarif plus modéré ciblant un nombre limité de pays, comme l’a mentionné le Wall Street Journal ?
L’impact pourrait être énorme sur l’économie mondiale. En 2024, les États-Unis ont importé environ 3300 milliards de dollars de marchandises.
Parallèlement, le président républicain, âgé de 78 ans, a promis lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux de son pays, tout en maintenant son approche imprévisible difficile à anticiper.
Les partenaires des États-Unis tentent de se préparer au choc en adoptant un discours ferme tout en affichant leur disposition au dialogue et à prendre des initiatives apaisantes.
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a déclaré que son pays serait “très prudent” dans sa réponse aux “mesures injustifiées” prises par le gouvernement américain.
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé : “Nous ne souhaitons pas nécessairement prendre des mesures de rétorsion… mais nous avons un plan solide si nécessaire.”
Certaines nations espèrent obtenir un traitement plus indulgent, comme le Vietnam, qui a réduit ses droits de douane sur divers produits afin de satisfaire Washington.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré mardi que Londres travaillait “avec acharnement” à un accord commercial bilatéral avec Washington qui permettrait d’éviter les pressions douanières, mais “il est probable qu’il y aura des droits de douane” sur le Royaume-Uni.
D’autres grandes nations exportatrices cherchent à former des alliances leur permettant de peser face à Washington.
Dans ce contexte, Pékin, Tokyo et Séoul ont annoncé qu’ils “accéléraient” leurs négociations visant à conclure un accord de libre-échange.
Sur le plan politique, Trump ne peut pas faire marche arrière sur l’imposition des droits de douane qu’il a qualifiés de “plus beau mot du dictionnaire”, après les avoir présentés comme une baguette magique capable de redresser l’industrie américaine, de rétablir l’équilibre commercial et de combler le déficit budgétaire.
Trump, admirateur de l’approche protectionniste pratiquée aux États-Unis à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, dissipe jusqu’à présent les craintes concernant les risques d’inflation et l’effondrement des marchés boursiers, lui qui a été élu sur la promesse de réduire le coût de la vie pour les Américains.
Des analystes de Goldman Sachs, dans une note, ont évoqué les risques économiques liés à une large gamme de droits de douane qui auraient un impact négatif similaire à une augmentation des impôts sur la consommation et le pouvoir d’achat.
Depuis son retour à la Maison Blanche au début de l’année, Trump a augmenté les droits de douane sur les produits chinois ainsi qu’une grande partie des marchandises en provenance du Mexique et du Canada voisins, ainsi que sur toutes les importations d’acier et d’aluminium entrant aux États-Unis.
Le gouvernement mexicain a abaissé mardi ses prévisions de croissance pour 2025, en raison de l’incertitude liée aux “tensions commerciales” avec son principal partenaire économique, les États-Unis. Le produit intérieur brut mexicain attendu se situe désormais entre 1,5 % et 2,3 %, contre 2 % à 3 % précédemment.
Après les droits de douane qui doivent être annoncés mercredi, Washington prévoit d’imposer des droits de douane supplémentaires de 25 % à partir de jeudi à 4h01 UTC sur les voitures fabriquées à l’étranger et les pièces de rechange.