Le syndicat national de la presse met en garde : le projet de loi réduit le rôle du Conseil national et exclut les journalistes de la véritable représentation.

La Syndicat national de la presse marocaine a dénoncé ce qu’elle considère comme une « invasion administrative » sur le Conseil national de la presse, mettant en garde contre la dangerosité du nouveau projet de loi n° 026.25, approuvé hier lundi par la majorité de la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants. Selon le syndicat, ce projet vide le Conseil de son indépendance et exclut les journalistes et leurs syndicats de leurs rôles institutionnels.
Abdelkebir Khechichine, président du syndicat, a déclaré lors d’une conférence de presse lundi matin 21 juillet 2025 au siège du syndicat à Rabat, que ce projet ne reflète pas l’essence de la note de réforme présentée par le syndicat, qui appelle à renforcer la représentation des journalistes au sein du Conseil, à garantir la parité et à ouvrir la voie aux syndicats pour participer aux élections, plutôt que de se contenter d’un rôle de surveillance marginal.
Khechichine a affirmé que le Conseil national de la presse est un acquis national et régional qui doit conserver sa souveraineté morale sur le domaine, et ne pas devenir une entité soumise à l’administration.
Il a ajouté que le processus législatif en cours n’inspire pas confiance aux professionnels, mais approfondit plutôt leurs craintes d’être marginalisés.
Il a insisté sur le fait que la réforme du secteur doit être globale et inclure tous les intervenants, y compris les éditeurs et le ministère, affirmant que les entreprises médiatiques ont également une grande responsabilité dans ce chantier, en respectant les accords sociaux et en garantissant de véritables conditions professionnelles pour l’emploi des journalistes.
Le président du syndicat a également critiqué l’absence de dispositions accompagnant les transformations numériques, ainsi que le manque d’attention portée aux catégories marginalisées comme les correspondants de presse, soulignant le besoin urgent de réformes légales et professionnelles qui consacrent une justice équitable et mettent un terme au désordre et à la désinformation, en établissant des conseils de rédaction au sein des institutions médiatiques.
La note syndicale soumise au Parlement propose 15 axes, parmi lesquels la restriction du mandat du Conseil à quatre ans, le renforcement des mécanismes de médiation, l’instauration de la justice au sein de l’institution, la promotion de la neutralité et de l’intégrité, ainsi que l’égalité entre les parties.