La scène cinématographique marocaine entre art et marketing : s’est-elle transformée en plateformes pour des influenceurs sans contenu ?

Dans les dernières années, une phénomène controversé a émergé dans le paysage cinématographique marocain, caractérisé par une utilisation croissante des influenceurs sur les réseaux sociaux pour promouvoir des films et attirer le public, même si certains de ces influenceurs manquent de tout contenu artistique réel ou de connaissance en matière de cinéma.
Ce mouvement, selon les critiques, reflète un changement de priorités, où la rentabilité et la célébrité sur les réseaux sociaux priment désormais sur la qualité de la production cinématographique ou sur son message culturel.
Il est rare qu’une campagne de promotion pour un film marocain soit lancée sans la participation d’un groupe d’influenceurs qui attirent souvent plus l’attention que le film lui-même, soulevant ainsi des questions sur la pertinence de cette stratégie à long terme.
Les experts estiment que le cinéma, qui avait initialement pour fonction d’exprimer la culture et l’art et de véhiculer des valeurs et des enjeux sociaux à l’écran, risque de glisser vers un divertissement commercial vide de sens, où les « likes » et les interactions numériques dominent sur les thèmes et les messages profonds des films. Parallèlement, le public subit les conséquences de cette tendance, car il s’attend à ce que le cinéma marocain lui propose un contenu enrichissant qui reflète la réalité de la société et ses problématiques.
Ce mouvement ne soulève pas seulement des questions sur les stratégies marketing, mais met également en lumière une problématique plus profonde : la culture et le message de la cinéma marocain sont-ils en train de s’effacer au profit des bénéfices rapides et de la célébrité ?
Une question qui se pose avec chaque film promu par un influenceur dont le contenu est jugé « vide », mettant le cinéma marocain face à un grand défi entre l’art et l’argent, entre le message et le public.