A crise de confiance dans les partis politiques marocains : 91 % des Marocains ne sont pas engagés et la performance dans les institutions politiques est faible.

Un récent sondage a révélé un recul significatif de l’engagement des Marocains dans les partis politiques, avec des résultats montrant que 92 % des participants (1 197 personnes) ne sont affiliés à aucun parti. Ce déclin reflète une grave crise de confiance à l’égard des partis marocains, 91,5 % des personnes interrogées jugeant leur performance très faible.
Selon l’étude réalisée par le Centre marocain de la citoyenneté, 71,6 % des personnes non affiliées n’ont jamais adhéré à un parti, tandis que 28,4 % avaient déjà tenté de rejoindre des partis dans le passé.
Parmi ceux qui ont quitté les partis, les raisons principales étaient « l’absence de démocratie interne » (332 personnes) et « la marginalisation et l’exclusion » (142 personnes).
Les partis politiques ne sont pas les seuls à souffrir d’un manque de confiance. Les résultats du sondage montrent que le Parlement (89,5 %), le gouvernement (87,3 %), l’opposition politique (80,6 %) et les syndicats (84,7 %) ont tous reçu une évaluation négative significative de la part des citoyens.
Même les médias et les collectivités locales, bien que proches des citoyens, n’ont pas échappé à cette crise, 73 % des participants considérant que la performance des médias est faible, et 78,2 % jugeant celle des collectivités locales également insatisfaisante.
Concernant les réformes des partis, 89,9 % des participants sont favorables à une révision des lois pour renforcer le rôle des partis en tant qu’institutions.
De plus, 88,1 % soutiennent la limitation des mandats des secrétaires généraux des partis à deux termes maximum.
L’étude a révélé que 83,8 % des participants estiment que les conflits d’intérêts et l’abus de pouvoir sont les principales raisons de la perte de confiance envers les partis. La corruption financière et administrative (64,7 %), l’exploitation des fonds publics (60,7 %) et le marketing médiatique trompeur (59,6 %) sont également des facteurs contribuant à cette crise.
Le sondage indique que la faible participation électorale favorise l’ascension de représentants ne reflétant pas la volonté populaire, une opinion partagée par 85,8 % des participants.
Enfin, 93,5 % des personnes interrogées ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du système électoral actuel, le considérant inadapté pour représenter correctement la volonté du peuple.
En résumé, les partis politiques marocains traversent une véritable crise de confiance et de crédibilité, nécessitant une révision complète des lois et des cadres politiques du pays.