Journée de manifestations en France pour exercer des pressions sur le nouveau gouvernement concernant le budget

Les premières manifestations ont eu lieu jeudi en France dans le cadre d’une « Journée noire » de grèves et d’actions appelées par les syndicats, semant le désordre dans les écoles et les transports publics, afin de faire pression sur le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, nommé la semaine dernière en pleine crise politique.
C’est le deuxième jour de mobilisation en huit jours, après une journée sous le slogan « On arrête tout » organisée le 10 septembre via des appels sur les réseaux sociaux.
En plus du désordre constaté depuis le matin, notamment dans les transports publics des villes, les autorités et les syndicats, qui ont uni leurs forces pour la première fois depuis juin 2023, s’attendent à une participation massive aux manifestations prévues dans toute la France.
Cette journée de protestation s’organise dix jours après la nomination de Lecornu pour former un nouveau gouvernement, et il est confronté au même défi que son prédécesseur François Bayrou, à savoir proposer un budget qui permette de réduire le déficit budgétaire, qui a atteint 114 % du produit intérieur brut.
Cette mobilisation a été annoncée en signe de résistance contre les mesures financières « difficiles » prévues par le projet de loi de finances austère annoncé par Bayrou durant l’été, qui prévoit des économies de 44 milliards d’euros par le biais de coupes dans les services publics, la réforme de l’assurance chômage et le gel des aides sociales.
Suite à cela, l’Assemblée nationale a voté le 8 septembre une motion de censure contre le gouvernement de Bayrou, qui comprenait des membres du centre-droit et de la droite.
Bruno Cavalier, un retraité participant à la manifestation à Lyon, dans l’est de la France, a déclaré : « Mes grands-parents et mes parents ont lutté pour la sécurité sociale et les congés payés, et je reprends le combat pour mes enfants et mes petits-enfants. »
L’homme de 64 ans, qui affirme avoir été à l’avant-garde des gilets jaunes — le mouvement revendicatif qui a secoué la France entre 2018 et 2019 — a ajouté : « Rien n’a changé, au contraire, les choses empirent. Chaque jour, les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. »
Plus de 250 manifestations sont prévues à travers la France, où jusqu’à 900 000 personnes pourraient participer, selon les prévisions des autorités, qui craignent l’infiltration de fauteurs de troubles parmi les manifestants à Paris.