Société

Journée mondiale du travail décent : l’Organisation démocratique du travail appelle à une réforme des politiques sociales et à l’égalité au travail.

Dans le cadre de la Journée mondiale du travail décent, célébrée le 7 octobre de chaque année, l’Organisation démocratique du travail a publié un communiqué fort, en résonance avec les slogans de cette année qui mettent en garde contre ce que l’on appelle le « coup d’État des riches ».

L’organisation alerte sur la concentration persistante du pouvoir et de la richesse entre les mains d’une minorité de riches et de multinationales, une situation qui constitue une menace pour la démocratie et creuse les inégalités sociales.

Dans son communiqué, l’organisation a présenté la situation actuelle des travailleurs au Maroc, soulignant que le pays fait encore face à des défis énormes pour offrir un travail décent et de bonnes opportunités à sa jeunesse. Malgré les efforts du gouvernement, les statistiques montrent que la majorité des nouveaux emplois dans le secteur privé sont temporaires ou soumis à des contrats à durée déterminée, tandis qu’environ 73,2 % des jeunes travailleurs se trouvent sans contrats écrits.

Par ailleurs, le secteur informel continue de dominer le marché du travail, privant les travailleurs des droits les plus élémentaires. De plus, les salaires demeurent bas, ne correspondant pas à la hausse du coût de la vie et à l’inflation, ce qui exerce une pression considérable sur la classe ouvrière au Maroc.

L’organisation a indiqué que le taux de chômage au Maroc s’élevait à 13 % en général, tandis qu’il atteignait 35,8 % chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Chez les diplômés universitaires, le taux de chômage est de 24,4 % et cette proportion a fortement augmenté parmi les femmes diplômées, atteignant 33,3 %. Bien que le gouvernement ait déployé des efforts, certains rapports suggèrent que le taux de chômage parmi les jeunes diplômés pourrait atteindre 40 % dans certaines régions, alors qu’environ 67 % des jeunes actifs travaillent dans le secteur informel.

D’autre part, l’organisation a mis en lumière la crise que traverse le secteur des entreprises, où la faillite d’environ 30 000 entreprises chaque année entraîne la perte de milliers d’emplois. Cette situation résulte du ralentissement de l’activité économique, d’une lourde charge fiscale et de l’absence d’incitations soutenant les entrepreneurs locaux.

L’organisation a également souligné l’échec des programmes gouvernementaux visant à combattre le chômage et à garantir un travail décent, tels que les programmes « Opportunité », « Démarrage » et « Chantiers », qui n’ont pas réalisé de véritables succès en dépit des budgets importants qui leur ont été alloués. Bien qu’il soit question d’une « nouvelle feuille de route pour l’emploi » jusqu’en 2026, ces programmes demeurent loin de produire des résultats concrets.

Pour faire face à ces défis, l’Organisation démocratique du travail a proposé un ensemble de solutions urgentes et stratégiques destinées à améliorer les conditions de travail et à garantir les droits de la classe ouvrière. Parmi ces solutions, on trouve :

1. L’autonomisation des jeunes : en leur enseignant les compétences numériques et l’intelligence artificielle pour garantir de bonnes opportunités d’emploi à l’avenir.
2. Le soutien aux petites et moyennes entreprises : en allégeant les charges fiscales et en fournissant un environnement favorable à la stabilisation de ces entreprises.
3. L’amélioration de la formation professionnelle : en développant des programmes de formation répondant aux besoins du marché du travail local et international.
4. La mise en œuvre du Code du travail : en renforçant le contrôle de l’application des lois du travail, notamment en ce qui concerne la santé et la sécurité au travail.
5. La protection sociale universelle : en élargissant le champ de la protection sociale pour inclure tous les travailleurs, et en activant les droits syndicaux tels que l’organisation syndicale et la négociation collective.

L’organisation a affirmé que la situation actuelle, où la plupart des jeunes souffrent du chômage ou travaillent dans le secteur informel, nécessite une action urgente de la part des décideurs marocains.

Elle a appelé à une réévaluation des politiques éducatives, sanitaires et de travail, et à combattre la corruption sous toutes ses formes, tout en plaçant la dignité des travailleurs au cœur des priorités du gouvernement marocain.

Elle a également souligné la mobilisation de la jeunesse marocaine, en particulier celle de la génération millénaire Z, qui a initié un mouvement social pacifique visant à faire pression sur le gouvernement pour réformer le système économique et social et réaliser leurs revendications pour des emplois décents garantissant une vie digne et un avenir meilleur.

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