Régions

La Dakhla : Un forum franco-marocain reflète la chaleur des relations économiques.

Au milieu des dunes et des palmiers nouvellement plantés, de nombreux chantiers émergent dans la ville côtière de Dakhla, dans le Sahara marocain. Paris et Rabat s’efforcent de renforcer leurs relations économiques dans cette région dont le statut reste contesté.

Selon un responsable d’une entreprise française, la “présence de vents constants” à Dakhla constitue un facteur “favorable” à l’essor du kitesurf, tandis que l’année dernière a vu souffler sur les relations entre Paris et Rabat des “vents favorables” à leur amélioration.

Cette évolution découle de la décision de la France de soutenir le plan d’autonomie pour le Sahara marocain, qui s’étend sur 266 000 kilomètres carrés, au nord de la Mauritanie.

Il n’y a pas de meilleur exemple de cette amélioration que la participation d’environ 30 chefs d’entreprise et cadres supérieurs de grandes entreprises françaises à un forum économique franco-marocain à Dakhla, une première en soi.

– “Une signification symbolique immense” –

Dans ce contexte toujours extrêmement sensible d’un point de vue diplomatique, la visite des responsables français prend une “signification symbolique immense”, comme l’a souligné Ross McInnes, président du Club des Entrepreneurs franco-marocains et également président du conseil d’administration du groupe Safran, qui emploie environ cinq mille personnes au Maroc.

Parmi les participants au forum, on trouvait Jean-Pierre Clamadieu, président du conseil d’administration d’Engie, ainsi que plusieurs responsables de groupes tels qu’Accor, Havas, SNCF International et Veolia, sans oublier l’Agence française de développement et la banque publique Bpifrance.

Ce rapprochement entre les deux pays a eu lieu après des années de froid diplomatique et a été catalysé par la décision du président français Emmanuel Macron, fin juillet 2024, de soutenir le plan d’autonomie pour le Sahara marocain “sous souveraineté marocaine” proposé par Rabat. Cette annonce a été suivie d’une visite officielle en octobre, à laquelle a participé une délégation d’hommes d’affaires.

Le ministre marocain de l’Investissement, Karim Zidan, a affirmé lors du forum de Dakhla que “les investissements témoignent davantage de ce partenariat”. La France est en effet le principal investisseur au Maroc, avec plus de mille filiales d’entreprises françaises, la plupart des sociétés du CAC 40 étant présentes dans le royaume.

Que ce soit dans le secteur des énergies renouvelables, du tourisme ou des infrastructures, les entreprises françaises souhaitent s’impliquer dans le développement de la ville et de son port, que le Maroc ambitionne de transformer en porte d’entrée vers l’Afrique.

Laambassadrice du Maroc en France, Samira Sitail, a déclaré à l’AFP que la décision de Macron de soutenir le plan marocain, après des années d’abstention de Paris, a contribué à restaurer “la confiance”.

En revanche, les relations entre la France et l’Algérie, qui soutient les séparatistes du Front Polisario dans cette région, ont connu une dégradation soudaine.

– “La France est en avance” –

S’appuyant sur la plateforme du forum, l’ambassadeur français au Maroc, Christophe Lecourtier, a estimé que “le moment est plus que jamais propice pour accélérer les choses”.

Il a été noté lors du forum de Dakhla que les entreprises adoptent actuellement une approche pragmatique.

Un responsable d’une filiale marocaine d’une entreprise française, qui a souhaité garder l’anonymat, a déclaré : “Nous avons déjà obtenu varios sceaux (d’approbation) jusqu’à présent, des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni ; et si nous obtenons le sceau des Nations Unies, nous aurons le sceau final”.

Il a ajouté : “En attendant, je mets ma tête dans le sable. Pour moi, le Sahara est marocain.”

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