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Hussein Yamani : Le Conseil de la concurrence evade la réalité et s’éloigne de l’essence de ses prérogatives

Hussein Yamani, président de la Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole, a critiqué l’action du Conseil de la concurrence, estimant qu’il « fuit la vérité » malgré les larges prérogatives que lui confère la Constitution de 2011 et la loi qui régit son fonctionnement.

Yamani a déclaré que le Conseil, qui a été élevé d’un rôle consultatif à une entité de rapport et de régulation, « préférerait encore produire des rapports descriptifs et s’attarder sur des données en dehors de ses prérogatives, plutôt que de répondre aux questions essentielles que se posent les citoyens au sujet du marché des hydrocarbures ».

Il a ajouté que la plainte officielle déposée par le syndicat national des professionnels du transport routier, affilié à la Confédération démocratique du travail, depuis novembre 2016, n’a pas été traitée avec l’importance que revêt ce sujet. En effet, le Conseil a eu recours à une procédure de conciliation avec neuf entreprises, contre une amende clémentielle de 1,8 milliard de dirhams, alors que les « profits indécents » accumulés par ces entreprises dépassent 90 milliards de dirhams à l’horizon 2025.

Yamani a également signalé que le Conseil refuse de trancher sur plusieurs questions cruciales, parmi lesquelles :

La réalité des prix des hydrocarbures : ont-ils augmenté ou diminué par rapport à la période précédant la libéralisation à la fin de 2015, indépendamment des influences du marché international ou du Fonds de compensation ?

L’accord sur les prix : les entreprises ont-elles cessé les pratiques contraires à la loi sur la concurrence ? Et si la réponse est positive, pourquoi le Conseil n’applique-t-il pas la loi de manière rigoureuse en cas de récidive ?

Analyse des profits : pourquoi le Conseil ne base-t-il pas son analyse sur un examen complet des données financières des entreprises, y compris les bénéfices nets, les réserves, la valeur financière totale et la réduction des dettes ?

Étude objective sur la libéralisation : pourquoi le Conseil ne réalise-t-il pas une étude objective sur l’expérience de la libéralisation du marché des hydrocarbures et ses conséquences sur le pouvoir d’achat, au lieu de se concentrer sur la libéralisation du gaz et de l’électricité ?

Recul sur les positions : pourquoi le Conseil a-t-il fait marche arrière sur ses recommandations précédentes qui avaient confirmé l’existence d’une concentration et d’un haut degré de monopole sur le marché, notamment après l’arrêt de la raffinerie Samir et la persistance des pratiques d’achat et de stockage commun, ainsi que des conditions d’extorsion ?

Yamani a conclu sa déclaration en affirmant que « l’essence de la mission du Conseil de la concurrence est de protéger le marché et le consommateur, et non d’embellir la réalité ou de produire des rapports qui ne répondent pas aux véritables questions ».

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