Art & Culture

Première mondiale du film « La Dame » à Marrakech… Un voyage cinématographique révélant le visage humain d’Oum Kalthoum.

Aujourd’hui, mercredi, s’est tenue dans le cadre de la vingt-deuxième édition du Festival international du film de Marrakech la première projection mondiale du film “Al-Sitt” du réalisateur égyptien Marwan Hamed, qui retrace le parcours d’Om Kalthoum, de l’ombre à l’immortalité.

Le film, dans lequel l’artiste Mona Zaki incarne le personnage d’Om Kalthoum, redonne vie au parcours exceptionnel de cette artiste, qui a quitté un petit village du delta égyptien et évolué dans une société orientale conservatrice ne laissant pas de place aux femmes pour s’affirmer, afin de se frayer un chemin ardu vers la gloire.

Sur une durée de 160 minutes, le film transporte les spectateurs à travers l’enfance de la diva de l’Orient, qui a débuté sa carrière musicale dès la jeunesse en se travestissant en garçon. Elle a dû faire face au rejet, avant d’évoquer les tournants, les moments d’échec et les décisions difficiles prises par cette artiste devenue d’une voix légendaire qui a enchanté des millions, jusqu’à devenir une mémoire musicale éternelle.

Le réalisateur Marwan Hamed a déclaré, lors d’une conférence de presse qui a suivi la projection, que son intérêt pour les films biographiques a été le point de départ du projet “Al-Sitt”, qui a bénéficié du soutien du programme Workshops Atlas, associé au Festival international du film de Marrakech. Il a affirmé qu’“Om Kalthoum est une légende toujours présente aujourd’hui, une figure ayant un impact énorme, car elle a poursuivi son rêve jusqu’au bout”.

Hamed a ajouté que le film ne cherche pas à rivaliser avec les œuvres précédentes qui ont exploré la vie de la diva de l’Orient, mais plutôt à enrichir l’image qui l’entoure et à la présenter à une nouvelle génération, considérant qu’Om Kalthoum est une personnalité sur laquelle on peut réaliser plusieurs œuvres.

Il a noté que l’équipe s’est concentrée sur la perspective humaine, mettant en lumière des aspects “que nous ne savions pas exister”, loin de la vénération, tout en utilisant le noir et blanc dans certaines scènes pour symboliser des phases de lutte et de souffrance, par rapport à d’autres moments lumineux de sa vie.

Concernant le choix de l’artiste Mona Zaki pour incarner Om Kalthoum, Hamed a expliqué que cela s’explique par le fait qu’elle est “une actrice très talentueuse et influente, dotée d’un courage rare et d’une capacité à toucher directement le cœur du public”, ajoutant qu’elle est, selon lui, “la plus à même de transmettre les messages que nous souhaitons faire passer à travers le film”.

Pour sa part, le scénariste Ahmed Mourad a insisté sur le fait que l’équipe du film avait tenté de “désacraliser la vision souvent idéalisée de la chanteuse Om Kalthoum, en se rapprochant de l’être humain qu’elle était vraiment”, en intégrant des points de vue divers à son sujet et en cherchant à comprendre les contradictions de sa vie.

Il a également souligné que le film s’efforce d’équilibrer le côté puissant et glorieux de la diva de l’Orient d’une part, et ses moments de vulnérabilité d’autre part, considérant que “chaque grande personnalité porte une part de faiblesse… et ce sont ces moments qui forgent la légende”.

En réponse à une question sur l’utilisation de l’imaginaire cinématographique dans ce film biographique inspiré de la réalité, le scénariste a reconnu avoir effectivement utilisé la fiction au service de l’histoire, en affirmant qu’“il n’existe pas de biographie considérée comme entièrement vraie”, car elle est toujours rédigée du point de vue de son auteur.

Quant à la pertinence de réaliser un nouveau film sur Om Kalthoum, dont la vie a déjà été abordée dans d’autres œuvres, Ahmed Mourad a souligné que le film vise avant tout à présenter cette chanteuse aux nouvelles générations à la recherche de modèles.

Pour sa part, l’artiste Mona Zaki a exprimé sa fierté de présenter la première mondiale du film au Festival international du film de Marrakech, décrivant cela comme “un immense honneur pour nous”, en soulignant que ce festival constitue une plateforme unique pour les talents et un lieu de rencontre avec des grands artistes.

Elle a affirmé que le rôle d’Om Kalthoum était “le plus difficile qu’elle ait joué dans sa carrière”, ajoutant que le film “a dévoilé le côté humain” de la diva, et que cette expérience l’a “énormément transformée”.

En réponse à une question sur les personnages qu’elle souhaiterait incarner dans de futurs films, Mona Zaki a mentionné son désir de réaliser une œuvre cinématographique sur Samira Moussa, la première femme scientifique égyptienne.

Aux côtés de Mona Zaki, le film “Al-Sitt” met en vedette des acteurs tels que Sayed Raga, Ahmed Khaled Saleh, Mohamed Farag, Karim Abdel Aziz, et Ahmed Helmi.

Il convient de rappeler que le réalisateur Marwan Hamed a débuté sa carrière artistique avec le court-métrage primé “Laila”, avant de réaliser son premier long-métrage “Imarat Yacoubian”, qui a remporté de nombreux prix et a été projeté dans des festivals tels que Cannes, Berlin, Chicago, Marrakech et d’autres festivals de cinéma internationaux.

Parmi ses films figurent “Ibrahim El Abyad” et “Al-Fil El Azrak”, qui ont remporté neuf prix de la société égyptienne de cinéma et le Grand Prix de la meilleure œuvre au Festival de Luxor du cinéma africain, ainsi que “Les Originaux” et “Tirab el Mass”, lauréat du Grand Prix au Festival du film arabe de Casablanca.

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