Balkouch devant le Parlement : l’enjeu de l’implication des femmes dépend de la garantie de la justice et de leur participation à la prise de décision.

Le délégué ministériel chargé des droits de l’homme, Mohamed Habib Belkouch, a déclaré ce mercredi que la présence des femmes dans les centres de décision reste l’un des principaux indicateurs de la maturité des expériences démocratiques et de l’efficacité de la gouvernance politique.
Belkouch, dans un discours à l’occasion de l’ouverture des travaux du deuxième forum parlementaire annuel sur l’égalité et la parité, organisé par la Chambre des représentants sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a affirmé que « parler de l’autonomisation politique des femmes ne concerne pas une catégorie sociale particulière, mais touche au cœur de la démocratie représentative, à la qualité de la décision publique, ainsi qu’à l’équité dans la répartition du pouvoir au sein de la société et à l’engagement de toutes ses composantes dans la croissance et le progrès ».
Il a souligné que la « Constitution de 2011 constitue un jalon fondamental dans l’affirmation du principe d’égalité entre les hommes et les femmes et dans la mention explicite de l’objectif d’atteindre la parité, avec la création d’un organe chargé de cette mission ». Il a mis en avant que les lois organiques, électorales, ainsi que les mesures incitatives ont contribué à accroître la représentation des femmes au sein du Parlement et des collectivités territoriales, ce qui constitue « un acquis institutionnel indéniable dans le processus de construction démocratique nationale ».
Malgré les avancées réalisées, Belkouch a poursuivi en notant que de nombreux défis demeurent, tant en ce qui concerne la place des femmes au sein des partis politiques et organisations syndicales qu’en matière d’accès à des postes de décision élevés, ou encore face à certaines représentations culturelles qui entravent la montée en puissance des femmes leaders.
Dans ce cadre, il a affirmé que passer d’une logique d’engagement à une logique d’impact nécessite de se concentrer sur des mesures pratiques spécifiques, parmi lesquelles le renforcement des programmes de formation politique et de leadership pour les femmes, au sein des partis et dans le cadre de partenariats institutionnels avec les universités et les établissements de gouvernance, afin de favoriser l’émergence de nouvelles élites féminines capables d’assumer des responsabilités.
Il a également évoqué le besoin de renforcer les mécanismes de parité au sein des partis et lors des élections, en encourageant les partis politiques à nommer des femmes dans des circonscriptions compétitives, et en liant une partie du financement public alloué aux partis au respect du principe de parité réelle au sein de leurs structures territoriales et nationales, comme c’est le cas dans les expériences démocratiques avancées.
Au niveau parlementaire, le délégué ministériel chargé des droits de l’homme a souligné l’importance de renforcer le suivi de l’intégration de la perspective de genre dans la législation et les politiques publiques, et d’élargir la formation dans le domaine des budgets sensibles au genre. Il a mis en avant que parier sur l’autonomisation politique des femmes, c’est parier sur une démocratie plus inclusive, un développement plus équitable, et une société plus cohésive.
Il a ajouté que la « Chambre des représentants, en tant que pouvoir législatif et de contrôle, demeure un acteur clé dans la transformation des principes d’égalité et de parité des dispositions constitutionnelles en une réalité législative et institutionnelle tangible, ayant un impact positif sur les politiques publiques et sur la vie des citoyennes et citoyens », tout en soulignant le rôle fondamental des médias dans « la mise en avant des modèles féminins de leadership et la lutte contre les stéréotypes qui entravent l’autonomisation politique complète des femmes ».
Belkouch a conclu en insistant sur le fait que « le véritable enjeu aujourd’hui est de passer à un leadership effectif, à des postes de décision et à un exercice complet des compétences et des responsabilités », en affirmant que « l’égalité et la parité revêtent une importance particulière en tant que piliers de la bonne gouvernance démocratique, où un développement intégral est réalisé grâce à l’intégration complète des femmes dans la gestion des affaires publiques et à la garantie d’égalité réelle des chances d’accès au pouvoir et aux responsabilités ».
Il est à noter que l’organisation de ce forum vient renforcer les avancées significatives réalisées par le Royaume dans le cadre de la promotion des droits des femmes, et vise à permettre à l’institution législative de suivre la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives à l’autonomisation politique des femmes, d’institutionnaliser le débat parlementaire sur l’égalité et la parité, et d’ouvrir des horizons de dialogue et de discussion publique avec toutes les parties concernées par la question de l’autonomisation politique et de l’égalité.
Le forum discute de trois axes principaux. Le premier est consacré à l’étude des bases et des approches de l’autonomisation politique des femmes et de la participation à la prise de décision, tandis que le deuxième présente des perspectives croisées sur le sujet, avec la participation d’acteurs politiques et civils.
Quant au troisième axe, il mettra en lumière la représentation politique des femmes dans les médias en raison des transformations numériques, tout en abordant les opportunités et les défis que le cyberespace pose pour renforcer la présence des femmes dans la vie publique.




