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Anora » remporte les prestigieux Oscars… Un bilan décevant pour « Emilia Pérez

Le film comique dramatique « Anoura » a remporté dimanche les plus prestigieuses récompenses aux Oscars, décrochant cinq prix, dont celui du meilleur film, tandis que « Emilia Pérez », qui avait le plus grand nombre de nominations, n’a obtenu que deux récompenses après que ses chances aient diminué suite à une controverse récente.

Le réalisateur de « Anoura », Sean Baker, a remercié l’Académie des Oscars pour avoir récompensé « un véritable film indépendant » dont le budget de production n’a pas dépassé six millions de dollars : « Racontez les histoires qui vous émeuvent, et je vous promets que vous ne le regretterez jamais ».

Après avoir remporté la Palme d’Or au festival de Cannes l’année dernière, ce film, décrit comme une sorte de conte de fées contemporain, a non seulement obtenu le prix principal, mais a également été récompensé par le prix de la meilleure actrice pour Mikey Madison, ainsi que pour le meilleur scénario, le meilleur montage, et le meilleur réalisateur pour Baker, l’une des figures marquantes du cinéma d’auteur américain.

Ce film, qui suit une danseuse de strip-tease à New York qui épouze le fils d’un riche homme d’affaires russe avant de faire face au mépris de la classe supérieure de la famille de son mari, marque un tournant dans la filmographie de Baker, qui s’efforce de mettre en lumière les marginalisés et les travailleurs du sexe en Amérique.

Mikey Madison, ayant reçu l’Oscar de la meilleure actrice à seulement vingt-cinq ans, a tenu à « rendre hommage » aux personnes qui travaillent dans le domaine du sexe.

En revanche, « Emilia Pérez » n’a pas pu reproduire le même enthousiasme qu’il avait suscité au festival de Cannes où il avait remporté le prix du jury.

La carrière du film musical du réalisateur français Jacques Audiard sur la transformation sexuelle d’un trafiquant de drogue mexicain s’est terminée aux Oscars de manière décevante pour son équipe, après qu’une polémique a été soulevée à propos de tweets racistes et anti-musulmans publiés par l’actrice principale, Carla Sofia Gascon.

Bien qu’il ait été nommé à treize prix, un record pour une œuvre non anglophone, le film, dont la plupart des scènes sont en espagnol, n’a remporté que deux Oscars : meilleur second rôle pour Zoe Saldana et meilleure chanson originale pour « El Mal ».

« Emilia Pérez » a échoué à remporter l’Oscar du meilleur film international, qui a été décerné au film brésilien « I’m Still Her », une œuvre mélodramatique sur la résistance d’une mère courageuse contre l’ancien régime dictatorial brésilien.

Jacques Audiard a déclaré à l’AFP avant la cérémonie : « Je veux que tout cela cesse, tournons la page et passons à autre chose », exprimant sa fatigue face aux controverses entourant son film, qui a également été accusé par une partie du public mexicain de s’appropriation culturelle.

Adrian Brody a été l’une des grandes stars de la soirée, remportant l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans « The Protagonist », où il joue un architecte qui a survécu à l’Holocauste et a émigré aux États-Unis.

Il rejoint ainsi Marlon Brando et Jack Nicholson dans le prestigieux club des gagnants à deux reprises, vingt-deux ans après avoir remporté cette récompense pour son rôle dans « The Pianist », où il incarne un artiste confronté à l’Holocauste.

Le comédien de 51 ans a saisi l’occasion pour lancer un appel politique, faisant référence aux politiques du président récemment réélu, Donald Trump.

« Si le passé peut nous apprendre quelque chose, c’est de nous rappeler de ne pas laisser la haine prévaloir », a-t-il plaidé pour « un monde plus sain, plus heureux et plus inclusif ».

De son côté, Zoe Saldana a déclaré qu’elle était « fière » d’être issue d’une famille d’immigrants qui est venue aux États-Unis « avec ses rêves, sa dignité et son amour du travail ».

Ces deux mots figuraient parmi les rares déclarations ayant porté des éléments politiques durant une soirée qui était beaucoup moins virulente que la cérémonie des Oscars de 2017, juste après l’élection de Donald Trump lors de sa première présidence.

Contrairement à Jimmy Kimmel à l’époque, le présentateur de la soirée, le comédien Conan O’Brien, a largement évité d’aborder ce sujet, témoignant de l’inconfort à Hollywood envers le milliardaire républicain, qui a cette fois été élu par la majorité des électeurs américains.

La soirée a largement évité d’enflammer les controverses, avec une performance des stars du film musical « Wicked », Ariana Grande et Cynthia Erivo, ainsi qu’un hommage aux pompiers de Los Angeles après les incendies dévastateurs qui ont frappé la ville en janvier.

Cependant, le conflit israélo-palestinien a fait son apparition aux Oscars avec la victoire de « No Other Land » sur la colonisation israélienne en Cisjordanie, qui a remporté l’Oscar du meilleur film documentaire.

Le reste des prix a été attribué à Kieran Culkin dans la catégorie du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation d’un homme juif dans la trentaine, charismatique et ayant une forte personnalité dans le film « A Real Pain ».

Le film letton « Flow » a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation, grâce aux aventures émouvantes d’un chat perdu face au naufrage de sa planète sous les eaux des inondations.

Considéré comme un concurrent solide pour « Anoura », le film « Conclave » et son intrigue pleine de mystères centrée sur l’élection d’un nouveau pape au Vatican n’a remporté qu’un seul Oscar dans la catégorie du meilleur scénario adapté.

Quant au film « The Substance », réalisé par la française Coraline Farja, il a obtenu l’Oscar du meilleur maquillage et coiffure pour la transformation physique étonnante de Demi Moore, qui joue le rôle d’une femme dépendante d’un sérum de rajeunissement ayant des effets dévastateurs.

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