Transfert de la directrice de l’hôpital Ben Amssik et de la seule médecin spécialisée : Gestion administrative ou arrière-plans politiques ?

La décision de transférer la seule médecin spécialisée en gynécologie-obstétrique, qui occupe également le poste de directrice de l’hôpital régional de Ben M’sik, a suscité un large débat parmi les habitants de la région et les observateurs du secteur de la santé, d’autant plus que cette directrice a réussi à réaliser d’importantes évolutions dans la qualité des services de santé au sein de l’hôpital.
Au cours de son mandat, la directrice a démontré des capacités exceptionnelles à améliorer le niveau des services de santé, en prenant en charge les femmes enceintes et les accouchements, en fournissant des interventions chirurgicales d’urgence, ainsi qu’en optimisant la gestion administrative de l’hôpital. Elle a su réduire la pression sur le centre hospitalier universitaire Ibn Rushd en améliorant la coordination au sein de l’établissement et en réalisant une transformation qualitative des performances de l’équipe médicale.
Parmi les réalisations les plus remarquables de la directrice figure l’amélioration du diagnostic et du traitement, grâce à la mise à disposition de services médicaux en interne et à la réduction des besoins de transfert de cas vers d’autres hôpitaux. Malgré le nombre limité de médecins radiologues dans l’hôpital, elle a réussi à assurer des services de tomodensitométrie grâce à ses interventions personnelles, contribuant ainsi à fournir des soins médicaux rapides et efficaces.
Cependant, la question demeure quant aux véritables raisons qui sous-tendent la décision de transférer la directrice et la seule médecin dans sa spécialité. Bien qu’il soit avancé que ce déplacement s’inscrit dans le cadre d’une réaffectation des responsables, certains observateurs suggèrent que des motivations politiques pourraient en être la cause, notamment à la lumière des informations qui circulent sur la possibilité de nommer une autre directrice à l’hôpital de Béni Mellal, période pendant laquelle son mandat a été entaché de nombreuses critiques.
Ces événements se déroulent à un moment délicat, alors que le Maroc met en œuvre un chantier royal visant à élargir la protection sociale, suscitant des craintes quant à l’impact de ces décisions sur la qualité des services de santé et à une éventuelle diminution des soins fournis aux citoyens, en particulier dans des domaines sensibles tels que les soins aux femmes enceintes et aux accouchements.
Le transfert de la seule médecin spécialisée en gynécologie-obstétrique pourrait avoir des répercussions significatives sur les soins de près de 207 252 habitants de Ben M’sik, rendant plus difficile l’accès aux services de santé d’urgence et reflétant l’inquiétude croissante concernant l’avenir de cet hôpital.
Dans ce contexte, la question demeure : l’hôpital continuera-t-il à offrir ses services de santé avec la même efficacité, ou les interventions politiques entraîneront-elles une entrave au développement réalisé jusqu’ici ?