Après le vide institutionnel : les organisations professionnelles tiennent le gouvernement responsable de la crise de la presse et appellent à un consensus national pour réformer le Conseil national de la presse.

Les organisations syndicales et professionnelles des journalistes et des éditeurs tiennent le gouvernement et le ministre responsable pour responsables du vide juridique et institutionnel dans lequel se trouve le secteur de la presse et de l’édition au Maroc, après la fin du mandat de la commission temporaire chargée de gérer les affaires du secteur au début d’octobre.
Ce vide intervient à un moment critique, alors que la commission n’a pas été renouvelée ni remplacée par l’instance d’autorégulation prévue par la loi 15.24.
Les entités concernées (Syndicat national de la presse marocaine, Fédération marocaine des éditeurs de journaux, Union nationale de la presse et de la communication UMT, Syndicat national de l’information et de la presse NMP) estiment que la commission temporaire est devenue « illégale et illégitime », ayant échoué à gérer les affaires du secteur pendant deux ans, entraînant la presse marocaine dans une série de crises qui ont exacerbé les tensions au sein de la profession.
Selon la même source, le projet de loi gouvernementale visant à réorganiser le Conseil national de la presse a été largement rejeté par le monde professionnel, les centrales syndicales et les organisations de droits humains, et a même été critiqué par deux institutions constitutionnelles.
Cela constitue une preuve de l’échec de l’approche officielle, qui n’a pas réussi à trouver des solutions concrètes pour développer et organiser le secteur de manière à garantir son indépendance.
Dans ce contexte, les organisations professionnelles ont appelé le gouvernement à assumer pleinement sa responsabilité dans la gestion des affaires du secteur, insistant sur leur refus de toute tentative de confier la régulation à des institutions parallèles au-delà des cadres légitimes de l’État.
Elles ont également mis en garde contre une dérive vers « le contrôle et la domination » du secteur.
Les organisations ont appelé à l’ouverture d’un dialogue sectoriel sérieux et constructif avec les véritables représentants des professionnels, dans le but d’atteindre un consensus national qui réorganise le Conseil national de la presse sur des bases juridiques et constitutionnelles claires, garantissant l’indépendance et la crédibilité de la profession au Maroc.