Société

Discours du pôle public : de la construction de la confiance à l’aggravation des divisions

Dans un contexte social délicat où la génération Z est descendue dans la rue pour exprimer des revendications légitimes, il était attendu que le pôle public joue son rôle fondamental : rapprocher les visions, apaiser le débat et donner la parole à toutes les parties de manière objective et professionnelle.

Cependant, ce que nous avons observé dans certaines émissions a révélé une glissade dangereuse.

Il est apparu que le parti pris médiatique n’était pas dirigé contre les jeunes manifestants, mais contre le gouvernement lui-même, les dialogues se transformant en plateaux pour dénoncer les ministres et remettre en question leur capacité à répondre aux aspirations de la rue.

L’audiovisuel public, censé expliquer aux citoyens les politiques publiques et offrir aux responsables l’occasion de présenter leurs positions, s’est engagé dans un discours offensif plus proche du règlement de comptes que du débat responsable.

L’exemple manifeste a été fourni par la journaliste Sanae Rahimi sur la chaîne 2M, où elle est passée de l’intervieweuse à une opposante audacieuse, voire « érudite », adoptant un discours sévère contre le gouvernement.

Certains pourraient y voir un acte de courage, mais pour d’autres, cela a semblé un manque d’objectivité, privilégiant la logique de l’affrontement au lieu de celle du dialogue.

Nous ne rejetons pas la critique franche, nous la considérons même comme une nécessité dans tout débat démocratique. Cependant, nous refusons de voir l’audiovisuel public se transformer en acteur enflammé plutôt qu’en espace de sagesse et d’équilibre.

En ce moment sensible, la nation a besoin d’un discours responsable et d’un média qui contribue à construire la confiance, et non à creuser des fossés.

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