Fès : Le concert envoûtant de la confrérie des « Frères Aissaa » au jardin de Jnan Sbile.

La « communauté des frères Aissawa » venue de la capitale ismaélienne a enflammé, mercredi soir, la scène du jardin historique « Jnan Sebil », offrant au public présent une sélection d’chants et de poèmes remarquables.
Lors de cette nuit soufie où se mêlaient le dhikr divin et les louanges au prophète, cette confrérie a présenté des poèmes tirés de son répertoire artistique engagé (comme « Le cavalier du Buraq »), que le public a chantés et pour lesquels il a interagi avec enthousiasme, les voix des membres de la communauté se mariant aux instruments traditionnels tels que le daf, le zurna et le tambour.
Ce spectacle exceptionnel a transporté le public dans un voyage spirituel et émotionnel au sein d’une atmosphère divine de recueillement et de méditation sur le cosmos, inauguré par les sons et rythmes des trompettes, des applaudissements et des chants, agrémentés de l’odeur enivrante de l’encens, en répétant la phrase « Allah Daïm », qui a enflammé l’enthousiasme des spectateurs venus de tous horizons, à la découverte des différentes prestations du festival.
La confrérie, composée de 15 membres, a offert des rituels spirituels permettant à chacun de ressentir le repos, la paix et la sérénité, tout en célébrant le prophète bien-aimé. À travers sa performance exceptionnelle, la communauté Aissawa a incarné un riche patrimoine soufi marocain, alliant musique et cérémonies rituelles connues sous le nom de « hadarat », des rituels collectifs mêlant chants d’adoration et percussions produisant des mélodies puissantes (bendir, nafari, tarija), ainsi que des danses tournoyantes, dans le but d’atteindre l’extase soufie.
Ces rituels collectifs profondément enracinés, considérés comme l’un des éléments du patrimoine culturel immatériel national, sont pratiqués dans une spiritualité populaire et inspirante, transformant la scène ou les espaces de représentation en un lieu sacré de contemplation sur l’univers et les mystères de l’existence.
Dans un entretien avec l’agence Maghreb Arabe Presse, le responsable de la « communauté des frères Aissawa », Abdelhamid Haddaf, a indiqué que le festival a permis à la confrérie de rencontrer de nombreux artistes et d’échanger des idées sur l’art, le patrimoine et la musique spirituelle.
Il a ajouté que la « communauté des frères Aissawa » est une confrérie basée sur l’amour, le livre et la tradition, fondée par le cheikh Mohamed Ben Issa, qui a su conquérir un large public tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Maroc.
La prochaine édition de cet événement mondial exceptionnel, organisée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui constitue un véritable pont entre les cultures et les religions, rassemblera plus de 200 artistes de 15 pays, perpétuant l’esprit de la ville de Fès, reconnue comme une cité historique étant de tout temps un carrefour de savoir et de spiritualité.