La Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants, organisée par l’OIT, se tiendra au Maroc en 2026.

Les membres du Conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail, réunis aujourd’hui mercredi à Genève pour leur 353e session, ont élu à l’unanimité le Maroc pour organiser la sixième Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants, prévue pour l’année 2026.
De ce fait, le Maroc devient le premier pays arabe à accueillir cet événement mondial, choix résultant des efforts déployés par la mission permanente du Maroc auprès du Bureau des Nations Unies à Genève, en coordination avec le ministère de l’Intégration économique, de l’Entreprise et de l’Emploi et des Compétences.
La conférence, dont la tenue est prévue au cours du deuxième trimestre de 2026, vise à définir les actions collectives à entreprendre face au non-respect de l’objectif 8.7 des Objectifs de développement durable, relatif à l’élimination du travail des enfants d’ici 2025. Elle contribuera également à l’élaboration des opérations planifiées pour la période post-2030.
Elle constituera également une occasion d’évaluer la mise en œuvre des recommandations de la deuxième Conférence mondiale sur le développement social, prévue pour novembre prochain à Doha, en ce qui concerne le travail des enfants et ses causes structurelles.
Dans ce contexte, la sixième conférence mondiale permettra d’évaluer les progrès réalisés et les problèmes soulevés depuis la précédente session tenue à Durban en mai 2022. Elle encouragera aussi l’apprentissage entre pairs, l’échange d’informations, la coopération et l’intégration des politiques au sein des États membres et entre eux, tant au niveau régional qu’international.
Ainsi, cette conférence renforcera l’engagement des parties concernées à intensifier leurs efforts pour lutter contre le travail des enfants et à harmoniser les actions menées aux niveaux national, régional et mondial.
Par ailleurs, la sixième conférence mondiale sera une occasion de mettre en lumière les liens entre l’élimination du travail des enfants et les autres principes et droits fondamentaux au travail, ainsi que de donner une nouvelle impulsion aux efforts pour soutenir ces principes et droits fondamentaux dans le domaine du travail, en encourageant de nouveaux engagements à cet égard au travers de l’alliance mondiale pour la justice sociale.
Elle permettra également de tirer profit des activités de plaidoyer et de collaboration via des partenariats tels que l’Alliance 8.7, les initiatives mondiales menées par des entreprises, et l’accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale en faveur d’une transition juste.
Depuis 1997, la Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants offre un cadre de dialogue pour les États, d’échange de bonnes pratiques, et de renforcement des politiques et de l’engagement en faveur de l’élimination du travail des enfants. Les conférences mondiales ont abouti à une série de déclarations visant à définir des priorités stratégiques et à mobiliser un soutien politique en faveur de l’élimination du travail des enfants.
Depuis la cinquième conférence mondiale, des progrès ont été réalisés par les organismes composant l’Organisation internationale du travail dans certains pays et régions, tant sur le plan législatif que pratique. Cependant, l’engagement collectif à éliminer le travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025, comme stipulé dans l’objectif sous-jacent 8.7 des Objectifs de développement durable, ne pourra être atteint.
Bien que la convention sur l’interdiction des pires formes de travail des enfants ait été ratifiée mondialement depuis 2020, seules trois nouvelles ratifications de la convention sur l’âge minimum d’admission au travail ont été enregistrées depuis 2022 (Australie, Bangladesh et Libéria). Pour atteindre une ratification mondiale, 11 autres États membres doivent ratifier.
Selon les dernières estimations mondiales sur le travail des enfants, publiées en 2021, la lutte contre ce phénomène traverse une phase critique, le progrès dans ce domaine ayant complètement stagné entre 2016 et 2020, après un ralentissement significatif durant les quatre années précédentes. La pandémie de COVID-19, ainsi que d’autres crises mondiales, régionales et nationales, menacent de compromettre les gains réalisés.