Faits divers

La danse du Voodoo au Festival Gnawa : Un débat entre culture et symbolisme

Le festival Gnaoua à Essaouira, l’un des événements culturels les plus emblématiques du Maroc, a suscité un vif débat après la performance du maître Hamid El Kasri qui a présenté une danse “vaudou” sur l’une des scènes principales.

Cette danse, qui illustre certains rituels africains, a engendré une discussion passionnée sur les réseaux sociaux, entre ceux qui la perçoivent comme une expression des profondes relations culturelles africaines et ceux qui y voient des connotations liées à la magie noire et à des pratiques considérées comme inhabituelles dans la société marocaine.

Le vaudou : de ses racines africaines au débat contemporain

Le vaudou est un système spirituel qui a émergé en Afrique de l’Ouest et qui est historiquement associé aux croyances des peuples “Fon” et “Ewe” au Bénin, au Togo et au Nigéria. Il a été transporté vers les Caraïbes et l’Amérique latine à travers le commerce des esclaves, où il a évolué pour devenir un mélange de croyances africaines et d’influences chrétiennes.

Le vaudou en tant qu’art culturel :

Dans le cadre du festival Gnaoua, la danse “vaudou” incarne des rituels qui expriment un conflit intérieur ou simulent la relation entre l’homme et le spirituel.

La performance de Hamid El Kasri s’inscrit dans une vision culturelle visant à mettre en lumière la profondeur des liens africains présents dans la musique gnaouie, qui raconte une histoire de migration, d’esclavage et de libération spirituelle.

Réactions : entre partisans et critiques

Les partisans voient cela comme une renaissance du patrimoine africain, soulignant que la danse “vaudou” fait partie de la diversité culturelle qui enrichit le festival Gnaoua et met en avant ses dimensions africaines. Ils affirment que la musique gnaouie renferme historiquement des symboles spirituels qui incarnent la libération et la souffrance.

Ils considèrent cette performance comme une interaction artistique qui mêle musique, danse et expression symbolique, et ne doit pas être limitée à une seule interprétation.

En revanche, les critiques associent la danse à la magie noire ; certains ont exprimé leur malaise face à l’utilisation de symboles qui pourraient être liés à la magie noire et à des rituels culturellement et religieusement inacceptables, arguant que cela pourrait susciter des inquiétudes morales, surtout si présenté sans explication claire de sa symbolique. Ils soulignent que cela dépasse les coutumes locales et intégré des pratiques exotiques dans un festival marocain, ce qui pourrait lui faire perdre son identité originelle et engendrer un débat inutile.

Maître Hamid El Kasri : l’art au-dessus du débat

Maître Hamid El Kasri est renommé pour sa fusion entre les rythmes africains et marocains, et il est connu pour son audace dans l’exploration de nouveaux horizons pour la musique gnaouie.

Il a précisé dans de précédentes déclarations que sa performance n’est qu’une expression de la richesse des traditions africaines, qui sont une partie intégrante de la musique gnaouie.

Le festival comme plateforme de diversité culturelle

Le festival Gnaoua représente une plateforme artistique et culturelle qui allie authenticité et modernité, local et global.

Bien que le débat reflète des visions divergentes sur des questions culturelles, un dialogue ouvert demeure une opportunité pour une compréhension plus profonde de notre héritage commun et de la façon de le présenter au monde.

En fin de compte, le débat autour de la danse “vaudou” au festival Gnaoua symbolise le conflit continue entre la préservation de l’authenticité et l’ouverture à la diversité culturelle. Toutefois, il est essentiel d’aborder ces discussions avec prudence afin de garantir que l’esprit du festival reste une vitrine de la diversité humaine et du respect mutuel entre les cultures.

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