Société

La libéralisation des prix au Maroc : le citoyen paie le prix de la vie… et celui de la mort.

Depuis le début de la mise en œuvre des politiques de libéralisation des prix au Maroc, avec la suppression des subventions sur les carburants et la libération des prix de plusieurs biens et services de première nécessité, de nombreuses questions ont été soulevées concernant la pertinence de cette orientation libérale dans la gestion de l’économie nationale.

Le choix de libérer les prix au Maroc a-t-il été judicieux ? Ou bien cette libéralisation, censée revitaliser le marché et encourager la compétitivité, s’est-elle transformée en prétexte pour augmenter les prix sans limite, au détriment du pouvoir d’achat des citoyens marocains ?

Dans la littérature économique, il est supposé que la libéralisation des prix contribue à renforcer la compétition entre les acteurs économiques, ce qui devrait – en théorie – améliorer la qualité et faire baisser les prix, grâce à la loi de l’offre et de la demande.

Cependant, la réalité marocaine présente un tableau tout autre, où la « libéralisation » a été accompagnée de vagues successives d’inflation touchant des secteurs vitaux et essentiels à la vie des citoyens : à l’instar de l’alimentation, des transports, du logement, de l’éducation, de la santé, et même des frais d’inhumation !

Le marché marocain s’est transformé en un espace ouvert à la spéculation et à la domination de certains acteurs économiques, dans un contexte de faiblesse des mécanismes de régulation et de contrôle.

Le plafonnement des prix des carburants a été supprimé, sans garantir des conditions de concurrence loyale ni offrir de véritables alternatives pour protéger le citoyen des fluctuations du marché international.

Ce raisonnement s’est rapidement étendu aux prix des denrées alimentaires, des services de transport, d’hébergement, de loisirs, et même des frais médicaux. Le citoyen marocain se retrouve désormais accablé par un coût de la vie qui ne reflète ni le niveau des salaires, ni la situation économique générale du pays.

Il semble que les principaux bénéficiaires de ces politiques soient de grands acteurs économiques, notamment ceux qui monopolisent certains secteurs, profitant de la faiblesse de la surveillance et de l’absence de régulation légale des prix.

L’écart entre les riches et les pauvres s’est creusé, et le discours sur la « justice sociale » et le « droit à une vie décente » n’est devenu qu’un slogan sans traduction concrète dans la réalité.

Dans ce contexte, il est essentiel de poser une question fondamentale : sommes-nous devant une économie libérale libre, ou devant un désordre économique contrôlé par des marchands de crise et des monopoleurs de marché ?

Le coût de la mort a désormais des proportions alarmantes au Maroc, et ce n’est pas une simple figure de style ; les frais d’inhumation, les services de transport de corps, le prix des tombes ont tous connu une augmentation significative.

Le citoyen paie désormais le prix de la vie… et celui de la mort.

La réponse ne réside pas dans le retour à un soutien universel comme il y a des décennies, mais dans l’adoption d’un modèle économique plus équilibré, alliant les mécanismes de marché aux principes de justice sociale.

Les politiques de libéralisation devraient être accompagnées d’une surveillance rigoureuse, d’un plafonnement temporaire pour certains biens et services essentiels, et d’une expansion du filet de protection sociale pour inclure les classes moyennes et pauvres.

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