Lafiti dans une position délicate : le bilan de la légalisation du cannabis au Maroc se limite à des compléments alimentaires et des produits cosmétiques, sans avancées significatives dans l’industrie pharmaceutique.

À une époque où de grandes attentes étaient placées dans la légalisation du cannabis au Maroc pour stimuler l’industrie pharmaceutique et répondre aux besoins des patients, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a révélé un bilan modeste de l’Agence de régulation du cannabis.
Le ministre a confirmé, en réponse à une question parlementaire, que l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé n’avait enregistré que 68 produits jusqu’à présent, dont 42 compléments alimentaires et 26 produits cosmétiques, alors qu’il était attendu que le secteur pharmaceutique soit la priorité dans la régulation du cannabis.
Il n’a pas été en mesure de fournir de justifications adéquates concernant le retard dans la production de médicaments dérivés du cannabis, qui constituaient l’un des principaux objectifs de la loi 13.21.
Bien qu’il ait mentionné l’exportation de certains produits comme l’huile de cannabidiol (CBD) et des compléments alimentaires vers des pays tels que la France et l’Afrique du Sud, la réalité demeure que le produit principal recherché, à savoir le médicament, reste encore loin d’être réalisé, ce qui révèle un dysfonctionnement majeur dans la mise en œuvre du plan qui devait propulser le Maroc au premier rang des pays producteurs de médicaments dérivés du cannabis.
Alors que le ministre a affirmé que la commercialisation des produits se faisait toujours à travers 644 points de vente, comprenant pharmacies et grossistes, la question fondamentale subsiste : pourquoi n’a-t-on pas encore atteint l’étape de production des médicaments, malgré les capacités que ce secteur offrait pour contribuer à l’amélioration de la santé des patients ?
Ces interrogations soulèvent de grandes inquiétudes quant à la capacité de l’agence à tenir les promesses faites au début du processus de légalisation du cannabis.
Il convient de noter que l’Agence nationale de régulation des activités liées au cannabis n’a pas réussi à réaliser la transformation souhaitée dans ce secteur vital, puisque la production de médicaments se limite encore aux compléments alimentaires et aux produits cosmétiques, ce qui souligne les défis auxquels fait face le plan de régulation du cannabis, qui visait à fournir des médicaments capables d’alléger la souffrance des patients et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour l’industrie pharmaceutique au Maroc.