Lancement des mesures gouvernementales générales pour la reconstitution du cheptel national et le soutien aux éleveurs de bétail.

Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, Ahmed Bouari, a annoncé ce mercredi devant la Chambre des représentants le lancement d’un programme de soutien aux éleveurs et de reconstitution du cheptel national, en étroite collaboration avec les ministères concernés.
Lors d’une réunion de la Commission des secteurs de production, consacrée à l’étude des sujets liés au secteur agricole, Bouari a précisé qu’une circulaire conjointe entre les ministères de l’Intérieur, de l’Économie et des Finances, et de l’Agriculture a été publiée, définissant les comités de gouvernance du programme et ses principes généraux. Cela inclut l’absence d’exclusion pour tout éleveur ou toute région dans le cadre d’un recensement complet des éleveurs et de leurs troupeaux, comprenant ovins, caprins, bovins et camélidés.
Le ministre a réaffirmé l’engagement à faire en sorte que la reconstitution du cheptel soit « réussie à tous les niveaux, avec professionnalisme et selon des critères objectifs », conformément aux Hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il a également noté que la gestion du soutien sera encadrée par des comités supervisés par les autorités locales.
À cet égard, Bouari a présenté les grandes lignes du programme de soutien aux éleveurs et de reconstitution du cheptel national, qui comprend la réduction et le rééchelonnement des dettes des éleveurs, le soutien aux fourrages, le marquage des femelles ovines et caprines, ainsi que l’encadrement sanitaire des troupeaux et technique des éleveurs.
Il a ajouté que le projet de reconstitution du cheptel national est l’un des éléments clés de l’agriculture solidaire, dont l’État prendra en charge l’ensemble des coûts d’investissement, précisant qu’il vise à renforcer et réorienter les projets d’agriculture solidaire de manière plus efficace vers le secteur de l’élevage.
Bouari a souligné que le programme s’étend sur trois ans et cible les petits agriculteurs et éleveurs les plus touchés et vulnérables. Il inclut l’acquisition de bétail et d’équipements de production, l’amélioration de l’accès aux ressources fourragères et l’approvisionnement en bétail, ainsi que l’amélioration des compétences en matière de élevage, et l’intégration économique des jeunes et des femmes.
Le ministre a également mis en lumière les principaux défis auxquels sont confrontés les éleveurs concernant l’approvisionnement en fourrage, en raison des sécheresses répétées. Il a notamment évoqué la baisse de la production de fourrage et l’insuffisance des pâturages dues à une pluviométrie irrégulière, ainsi que la dépendance à l’importation, exposant ainsi les éleveurs à la volatilité des prix sur les marchés internationaux.
De son côté, Mohamed Fekrat, président du Conseil d’administration du Crédit Agricole du Maroc, a abordé les méthodes de traitement des prêts en difficulté, notamment par des mesures de remboursement et un report d’un an des échéances de paiement pour les prêts à moyen et long terme, le recalcul des intérêts accumulés à un taux approprié pour réduire le fardeau de l’endettement, ainsi que la mise à jour des montants de prêts restants après déduction des intérêts accumulés, suivie de leur rééchelonnement sur une nouvelle période de remboursement.
Fekrat a indiqué que l’objectif de ces mesures est de trouver des solutions adaptées aux dossiers de prêts non remboursés, et de réintégrer le plus grand nombre possible d’agriculteurs, en particulier ceux des petites exploitations agricoles, dans les circuits de financement bancaire, afin qu’ils puissent bénéficier des avantages de la stratégie « Génération Verte ». Il a aussi souligné que les agriculteurs bénéficieront également d’un soutien non financier visant à améliorer les parcours techniques de leurs productions ou à réorienter leurs activités agricoles vers des domaines plus rentables.
Les groupes parlementaires ont, pour leur part, discuté lors de cette réunion des mesures du gouvernement pour reconstruire le cheptel national, notamment face aux défis que rencontre le cheptel dans un contexte d’endettement croissant des agriculteurs, exacerbé par les années de sécheresse consécutives.