Le conseiller Khalid Siti critique le bilan du gouvernement et appelle à revoir l’approche du développement pour lutter contre le chômage et la précarité.

Lors de la séance mensuelle du Conseil des conseillers, tenue le mardi 15 juillet 2025, Khalid Satti, conseiller parlementaire pour l’Union nationale du travail au Maroc, a formulé des critiques acerbes à l’égard du gouvernement, en raison de ce qu’il a qualifié d’« échec » à respecter ses engagements sociaux et économiques pris depuis sa formation.
Dans son intervention, Satti a exprimé la solidarité de son syndicat envers les populations des zones marginalisées, en prenant l’exemple des manifestations des habitants d’Aït Boukmaz qui réclament des droits fondamentaux tels que l’accès à l’eau potable, des routes, des soins de santé et l’éducation. Il a considéré que le gouvernement répond parfois à ces demandes légitimes avec « mépris et accusations sans fondement ».
Il a également signalé que le taux de chômage avait grimpé à 13,3 %, dépassant même les 40 % parmi les jeunes. Il a critiqué le plafond d’âge fixé à 30 ans pour les recrutements dans le secteur de l’éducation, le qualifiant de « décision qui aggrave le chômage et le désespoir des jeunes ».
Satti s’est interrogé sur le sort des dix engagements annoncés par le gouvernement en 2021, parmi lesquels la création d’un million d’emplois et l’augmentation de l’activité féminine à 30 %, déclarant : « Combien d’engagements ont été réalisés jusqu’à présent ? ».
Il a également affirmé que des programmes tels que « Opportunité » et « Chantiers » n’avaient pas réussi à améliorer la situation des jeunes, mais avaient plutôt accru leur précarité, tandis que plus de 6 millions de travailleurs restent non déclarés auprès du Régime de sécurité sociale.
Le conseiller syndical a dénoncé ce qu’il a qualifié de « blocage du dialogue social », en soulignant que les accords signés en avril 2019, 2022 et 2024 n’avaient pas été intégralement appliqués. Par ailleurs, les syndicats continuent de se plaindre de l’absence de structuration du dialogue et des manifestations qui en découlent.
Satti a conclu son intervention en affirmant que l’emploi et l’investissement ne se limitent pas à des chiffres, mais représentent des enjeux pour la dignité des citoyens et la stabilité du pays, appelant le gouvernement à stimuler l’investissement dans le capital humain et à œuvrer pour la justice territoriale et sociale.