Le coût de la reconstruction en Syrie évalué à 216 milliards de dollars par la Banque mondiale
Le mardi, la Banque mondiale a estimé le coût de la reconstruction en Syrie à environ 216 milliards de dollars, après un conflit qui a duré plus de 13 ans et qui a épuisé l’économie tout en causant des destructions considérables.
La reconstruction constitue l’un des principaux défis auxquels fait face l’autorité de transition, depuis la chute du régime de l’ancien président Bachar el-Assad il y a environ un an.
Dans son rapport, la Banque mondiale précise que « le coût de la reconstruction en Syrie, après plus de 13 ans de conflit, est estimé à environ 216 milliards de dollars américains », sur la base d’une évaluation couvrant la période de 2011 à 2024.
Le conflit qui a frappé la Syrie depuis 2011 a, selon le rapport, « causé des dommages équivalents à environ un tiers du capital total syrien avant le conflit ».
Les « dommages matériels directs aux infrastructures et aux bâtiments résidentiels et non résidentiels sont estimés à environ 108 milliards de dollars », dont 52 milliards pour les seules infrastructures.
En termes de dommages totaux, les provinces d’Alep (nord), de la banlieue de Damas et de Homs (centre) sont les plus touchées.
Des villes clés de ces provinces ont, durant les premières années du conflit, constitué des bastions des factions opposantes, ayant subi de lourds bombardements et des sièges stricts, conduisant ensuite à l’évacuation de leurs habitants.
Depuis 2011, la Syrie a connu un conflit dévastateur, qui a épuisé ses ressources économiques et causé d’immenses destructions aux infrastructures, bâtiments et maisons, entraînant la mort de plus de cinq cent mille personnes, selon le bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Les Nations unies avaient auparavant estimé en 2018, alors que l’intensité des combats avait considérablement diminué, que les dégâts en Syrie dépassaient les 400 milliards de dollars.
La Banque mondiale prévoit dans son rapport que « les coûts de la reconstruction des actifs matériels endommagés varieront entre 140 et 345 milliards de dollars », précisant que « la meilleure estimation prudente s’élève à 216 milliards de dollars », répartis comme suit : 75 milliards de dollars pour les bâtiments résidentiels, 59 milliards de dollars pour les installations non résidentielles, et 82 milliards de dollars pour les infrastructures.
Le coût estimé de la reconstruction représente près de dix fois le produit intérieur brut prévu de la Syrie pour 2024, soulignant l’ampleur du défi et le besoin urgent de soutien international, selon le rapport.
Jean-Christophe Carrière, directeur régional pour le Moyen-Orient à la Banque mondiale, a déclaré dans le rapport que « les défis sont colossaux, mais la Banque mondiale est prête à travailler main dans la main avec le peuple syrien et la communauté internationale pour soutenir les efforts de rétablissement et de reconstruction ».
La Syrie compte sur le soutien des pays alliés et amis, en particulier des États du Golfe, pour faire avancer la reconstruction des régions et infrastructures détruites ou endommagées par la guerre.
Depuis la chute d’Assad, les nouvelles autorités ont signé des dizaines d’accords et de mémorandums d’entente d’une valeur de plusieurs milliards de dollars avec diverses parties, y compris le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite, pour la reconstruction et la réhabilitation de secteurs touchés tels que le transport, l’énergie et l’électricité.
Le ministre des Finances syrien, Mohamad Yassir Baranieh, a déclaré que le rapport de la Banque mondiale fournit « une base importante pour évaluer l’ampleur des destructions considérables et les coûts de reconstruction qui nous attendent ».
Il a ajouté, selon le rapport, qu’« il est plus que jamais essentiel pour la communauté internationale de mobiliser un soutien et de nouer des partenariats afin d’aider la Syrie à restaurer des services d’infrastructure de base, revitaliser les communautés locales et établir les fondations d’un avenir plus résilient pour son peuple ».
