Le drowiche écrit : « La patrie d’abord et enfin »… Pour un équilibre démocratique et un renouveau sociétal global.

Par : Mohamed Darwich – Acteur académique, politique et civil
Dans le contexte des transformations rapides et des défis intérieurs et extérieurs croissants que traverse la scène nationale, il devient impératif de repenser les rôles des acteurs politiques, syndicaux et civils, afin d’instaurer un véritable équilibre entre les institutions de l’État et les composantes de la société, entre la majorité et l’opposition, ainsi qu’entre responsabilité et contrôle.
La rencontre qui pourrait réunir les trois partis : l’Union socialiste des forces populaires, le Parti du progrès et du socialisme, et le Mouvement populaire – malgré leurs diverses références et orientations – pourrait constituer une ouverture vers l’unification ou le rapprochement des positions sur les grandes questions sociétales, telles que l’éducation et la formation, la santé, la justice, la hausse du coût de la vie, en passant par la question du Sahara marocain et les avancées internationales qu’il a réalisées, jusqu’à l’agression barbare israélienne contre le peuple palestinien, dans un contexte de silence international inquiétant et de défi flagrant à la légitimité internationale.
Ce rapprochement ne signifie pas un alignement contre quiconque, mais plutôt un alignement en faveur de la patrie et pour un équilibre démocratique qui enrichisse le débat politique et augmente le niveau de confiance dans les institutions. La situation actuelle dans de nombreuses villes est extrêmement préoccupante, avec une intensification de la violence dans les écoles, les hôpitaux et certaines administrations, ainsi qu’une diminution de la patience citoyenne et de sa capacité à faire preuve de tolérance et à accepter la différence.
Malgré les dossiers importants ouverts par le gouvernement, la faiblesse de la communication, l’érosion de la confiance des citoyens et l’absence de soutien, tous ces facteurs approfondissent la crise et rendent l’interaction avec les politiques publiques froide et hésitante. Ce qui est requis aujourd’hui, c’est un rapprochement des visions entre les différents acteurs politiques, tant de la majorité que de l’opposition, tout en s’efforçant de rassembler les forces syndicales pour défendre les travailleurs et encourager la société civile à agir selon ses compétences et ses missions, en accord avec les dispositions de la Constitution du royaume.
Nous avons besoin d’un État fort par ses institutions, ainsi que de véritables intermédiaires qui encadrent, expliquent, interprètent et accompagnent, et non d’approches sécuritaires qui se manifestent dès que manquent les approches sociales et dialoguées. Il n’est pas acceptable que le ministère de l’Intérieur et la justice soient en première ligne des questions sociétales liées à l’éducation, à la santé, au logement et aux manifestations, car le développement ne se construit pas avec le bâton, mais par le dialogue, la confiance, le partage et la transparence.
Ce que nous vivons aujourd’hui est une crise de communication, une crise d’encadrement, et une crise de confiance. Ces crises ne seront résolues que par un renouveau politique et civil dont le principal slogan serait : « La patrie d’abord et avant tout ». Reconnaissons-nous la phase que nous traversons ? Sommes-nous à la hauteur de ce moment historique ? Le Maroc a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles, et il n’y a pas de temps à perdre dans des considérations mesquines.