Le Festival de Paris du Livre met à l’honneur le Maroc en tant qu’acteur clé de l’édition en Afrique

Le Maroc est l’invité d’honneur de la présente édition du Festival du Livre de Paris, dont les activités débuteront vendredi au Grand Palais dans la capitale française, en tant que “acteur clé” dans le domaine de l’édition en Afrique, a affirmé Pierre-Yves Berenguer, le directeur général de cet événement littéraire de premier plan.
Dans un entretien accordé à l’Agence MAP, Berenguer a déclaré que “le Maroc, qui a longtemps dépendu des réseaux d’édition européens et orientaux, affirme aujourd’hui sa position en tant que puissance majeure dans le secteur de l’édition en Afrique, aspirant à devenir un centre d’édition au niveau continental.”
Il a ajouté que le choix du Maroc comme invité d’honneur pour cette édition est une reconnaissance de “la richesse et de la diversité de sa production littéraire,” soulignant que “la littérature marocaine s’épanouit et brille au-delà de ses frontières, que ce soit en français, en arabe, en amazigh, voire en anglais et en espagnol.”
Le directeur général a expliqué que le festival célèbre également “les liens culturels et historiques qui unissent la France et le Maroc, dans le cadre d’un dialogue permanent de part et d’autre de la Méditerranée et de l’Atlantique.”
Trente-six maisons d’édition marocaines sont attendues lors de cette édition, aux côtés de 34 auteurs marocains qui signeront leurs œuvres dans le cadre d’une programmation spéciale intitulée “Messages du Maroc,” comprenant 46 événements soulignant la diversité de la production littéraire marocaine.
Parmi les participants figurent : Leïla Slimani, Tahar Ben Jelloun, Kawtar Harshi, Rime Batal, Mariem Jabbour, Asmae Merabet, Idris Jidane, Kabir Mustafa Ami, et Qays Ben Yahya, dans une édition décrite par Berenguer comme “un véritable reflet de la dynamique culturelle marocaine,” en soulignant l’importance des écrivains et de l’industrie marocaine dans le paysage littéraire mondial.
La programmation riche du festival, qui se déroulera du 11 au 13 avril, comprend une série d’activités au sein du pavillon marocain, notamment 28 tables rondes dans l’espace conférentiel, 16 discussions sur des thèmes littéraires et sociaux, 10 présentations de livres, et deux performances artistiques (art du slam et théâtre), ainsi qu’une table ronde internationale sur “le destin atlantique entre la France et le Maroc,” en adéquation avec le thème de cette année : “la mer.”
Dans ce contexte, Berenguer a confirmé que “le choix de la mer comme thème principal s’inscrit dans l’histoire du Maroc, en tant que pays ouvert sur la Méditerranée et l’océan Atlantique, où les échanges maritimes ont constitué une part essentielle de son identité culturelle et littéraire,” mentionnant que le pavillon marocain a été conçu “comme un espace d’exploration et de dialogue, reflétant l’esprit du Maroc comme carrefour entre traditions et modernité.”
Le programme de cette édition inclut également un documentaire intitulé “Le caftan marocain : Voyage à travers les mains des artisans traditionnels,” ainsi que des activités destinées aux enfants comprenant 15 ateliers (dans le zellige, le tissage et des tests culturels), en plus d’un spectacle musical narratif intitulé (Le voyage de Pois Chiche).
Parmi les événements, il y aura également trois rencontres en hommage aux figures marquantes de la littérature marocaine : Idriss Chraïbi, Edmond Amran El Maleh, et Mohamed Khair-Eddine. La présence des femmes dans la littérature marocaine sera également mise en lumière à travers des rencontres avec plusieurs écrivaines éminentes.
Le directeur général du festival a souligné que cette programmation “révèle la dynamique renouvelée de la scène littéraire marocaine,” ajoutant que “la scène littéraire marocaine connaît un élan continu, grâce à un mélange d’écrivains chevronnés et de nouvelles voix.”
Il a cité plusieurs noms éminents, tels que Leïla Slimani, la lauréate du prix Goncourt en 2016, qu’il a qualifiée de “ambassadrice de la littérature marocaine à l’international,” Tahar Ben Jelloun, “l’un des écrivains marocains les plus traduits dans le monde,” en plus de Kawtar Harshi, “la romancière sociologue s’intéressant aux questions d’identité,” et Rime Batal, “la poétesse et artiste aux styles multiples.”
Berenguer a considéré que les contributions de ces auteurs mettent en avant “la vitalité du secteur de l’édition marocain, qui trace sa voie avec confiance, pour affirmer sa présence sur les scènes africaine et internationale, grâce à sa diversité thématique, entre biographies, lectures historiques, essais et poésie contemporaine.”
Il a également souligné le rôle fondamental joué par la diaspora marocaine à l’étranger dans cette dynamique, affirmant que “les auteurs issus de la diaspora constituent un pont entre les cultures, abordant des sujets tels que l’exil, la mémoire, l’identité et la multiculturalité.” Il a déclaré que “leur engagement double leur permet de présenter la culture marocaine à un public plus large.”
Parmi ces écrivains qui “portent haut la voix du Maroc,” il a de nouveau évoqué Leïla Slimani, qui traite des thèmes des libertés individuelles et de leurs liens avec les origines, Tahar Ben Jelloun, qui aborde dans ses œuvres les questions d’héritage et les liens intergénérationnels, et Asmae Merabet, qui évoque les problématiques féministes et spirituelles dans le contexte islamique.
Berenguer a conclu en disant : “Grâce à cette communauté littéraire, la littérature marocaine continue de se répandre et d’enrichir le dialogue culturel renouvelé entre la France et le Maroc.”
Le pavillon marocain s’étend sur une superficie de 330 mètres carrés et comprend cinq espaces interactifs : un espace histoire maritime : voyage dans le passé maritime du Maroc à travers des cartes anciennes et des récits de voyageurs, un espace “Dialogue” : rencontre entre éditeurs, auteurs et public, un espace de dédicaces : rencontres et séances de dédicaces avec des auteurs marocains, un espace enfants : contes et ateliers interactifs pour susciter l’amour de la lecture chez les jeunes, et un espace maisons d’édition et bibliothèque : vitrine de la diversité du paysage éditorial marocain.