Le ministre de l’Agriculture annonce un programme de 6,2 milliards de dirhams pour soutenir les éleveurs et restructurer le cheptel national au Maroc d’ici 2026.

Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, Ahmed Bouauri, a annoncé aujourd’hui, mardi, lors d’une session au Conseil des conseillers, que le gouvernement envisage de lancer un programme dédié au soutien des éleveurs et à l’amélioration de leurs conditions ainsi qu’à la reconstitution durable du cheptel national, en application des instructions royales de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Bouauri a souligné, lors de la séance hebdomadaire des questions orales, que ce programme, qui s’ajoute aux mesures gouvernementales déjà prises dans ce cadre, vise à valoriser l’impact positif des récentes précipitations en offrant des conditions favorables à la reconstitution du cheptel national.

Il a indiqué que ce nouveau programme, qui reflète l’attention constante que Sa Majesté le Roi porte au monde rural et à tous les acteurs du secteur agricole, repose sur cinq axes principaux. Le premier concerne la restructuration des dettes des éleveurs, en allégeant le fardeau de la dette pour environ 50 000 éleveurs, avec un coût estimé à 700 millions de dirhams, qui sera pris en charge par le budget de l’État. Cela inclut l’annulation de 50 % des dettes (principal et intérêts pour des montants inférieurs à 100 000 dirhams), 75 % des bénéficiaires étant des petits éleveurs, ainsi que l’annulation de 25 % des dettes (principal et intérêts) pour des montants compris entre 100 000 et 200 000 dirhams, représentant 11 % des bénéficiaires, en plus de la restructuration des dettes des agriculteurs et de l’exonération des intérêts dus pour les crédits dépassant 200 000 dirhams.

Le ministre a ajouté que le deuxième axe concerne le soutien des aliments pour bétail, avec une aide à la vente d’orge à hauteur de 7 millions de quintaux, faisant passer le prix du kilogramme à 1,5 dirham, ainsi qu’un soutien au prix des aliments composés destinés aux moutons et aux chèvres, également de 7 millions de quintaux, à un prix ne dépassant pas 2 dirhams le kilogramme. Près de 2,5 milliards de dirhams seront alloués pour la mise en œuvre de cette mesure.

Quant au troisième axe, il porte sur le lancement d’une opération de numérisation des femelles de bétail, afin de suivre et de soutenir l’application de l’interdiction d’abattre les femelles pour préserver le cheptel national. À cette fin, un soutien direct de 400 dirhams sera accordé aux éleveurs pour chaque femelle numérotée qui n’a pas été abattue, afin de compenser le coût de la préservation du cheptel.

Le quatrième axe concerne le lancement d’une campagne de prévention pour protéger 17 millions de têtes de moutons et de chèvres cette année contre les maladies liées à la sécheresse, avec un coût s’élevant à 150 millions de dirhams. Enfin, le cinquième axe vise à organiser un encadrement technique pour les éleveurs afin d’améliorer les races en créant des plateformes de fertilisation artificielle et d’accompagnement technique pour augmenter la productivité, avec un budget de 50 millions de dirhams.

Le responsable gouvernemental a précisé que le coût de ces mesures sera d’environ 3 milliards de dirhams d’ici la fin de l’année 2025, en plus de 3,2 milliards de dirhams prévus pour 2026 comme coût de soutien direct aux éleveurs ayant réussi à maintenir les femelles de bétail afin de garantir la durabilité du cheptel national.