Le Parti des travailleurs du Kurdistan annonce sa dissolution et la cessation des hostilités

Le Parti des travailleurs du Kurdistan a annoncé lundi sa dissolution, marquant ainsi la fin de plus de quatre décennies de « lutte armée » contre l’État turc, selon l’agence de presse Firat, proche du groupe.
Dans un communiqué émis après la tenue de son douzième congrès la semaine dernière, le parti a déclaré : « Le douzième congrès du Parti des travailleurs du Kurdistan a décidé de dissoudre la structure organisationnelle du parti et de mettre un terme à sa lutte armée. »
Cet annonce répond à l’appel lancé par le fondateur du parti, Abdullah Öcalan, incarcéré depuis 1999 sur l’île d’Imrali, près d’Istanbul. En février, il avait exhorté ses combattants à déposer les armes et à dissoudre le parti.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan, dont la direction se trouve dans les montagnes du nord de l’Irak, a répondu positivement, le 1er mars, à l’appel de son leader historique, marquant ainsi la fin de quarante ans de combats contre les autorités d’Ankara.
Ce jour-là, le parti, classé « organisation terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux, a annoncé un cessez-le-feu immédiat.
Lors d’un discours prononcé samedi, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a sous-entendu que l’annonce de la dissolution du parti pourrait intervenir à tout moment, réaffirmant la détermination de son gouvernement à « sauver notre pays du fléau du terrorisme ».
Il a déclaré : « Nous avançons à pas sûrs sur la voie visant à rendre la Turquie exempte de terrorisme. »
Fondé en 1978, le Parti des travailleurs du Kurdistan est considéré comme une organisation « terroriste » par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne. Il a lancé une révolte armée contre Ankara en 1984 dans le but de créer un État kurde, la communauté kurde représentant environ 20 % des 85 millions d’habitants de la Turquie.
Depuis l’incarcération d’Öcalan en 1999, plusieurs tentatives ont été faites pour mettre fin à un conflit ayant causé plus de 40 000 morts.
Alors que les efforts de paix étaient bloqués depuis près d’une décennie, le camp du président Erdoğan a relancé une initiative, proposée par son principal allié nationaliste Devlet Bahçeli, en octobre, à Öcalan, condamné à perpétuité.
Bahçeli avait alors appelé Öcalan à renoncer à la violence et à dissoudre son parti, en échange d’une libération anticipée.
Dans le nord de l’Irak, la Turquie maintient depuis 25 ans des bases militaires pour lutter contre les combattants du parti, qui sont présents dans des sites et des camps au sein de la région du Kurdistan.