Maradona est décédé « dans une grande souffrance » selon le témoignage de deux médecins légistes

Deux médecins ayant pratiqué une autopsie sur le corps de la légende du football argentin Diego Armando Maradona ont déclaré qu’il était « en souffrance » et que le poids de son cœur était « presque le double de son poids normal », lors de leur témoignage dans un procès impliquant une équipe médicale accusée de négligence ayant potentiellement contribué à la mort du champion de la Coupe du Monde 1986.
Mauricio Casanelli, un médecin légiste ayant examiné le corps de l’ancienne star du Napoli dans sa maison en périphérie de Buenos Aires, où il est décédé à l’âge de 60 ans, a indiqué lors de l’autopsie, pratiquée quelques heures après, qu’il y avait des « signes de souffrance » dans le cœur.
Casanelli a précisé que la douleur avait pu commencer « au moins 12 heures avant » le décès de l’icône du football, tandis que l’autopsie s’est déroulée entre 9 heures et 12 heures, heure locale (12h00 à 15h00 heure GMT) le 25 novembre 2020.
Il a ajouté que de l’eau s’était accumulée dans les poumons de Maradona depuis « au moins dix jours » avant sa mort en raison d’une « insuffisance cardiaque » et d’une « cirrhose du foie », survenue deux semaines après qu’il ait subi une chirurgie.
Selon lui, l’équipe médicale aurait dû prêter attention à ces symptômes.
Dans un contexte similaire, un autre médecin, Federico Corasaniti, qui a également participé à l’autopsie, a confirmé que Maradona « a souffert intensément ». Il a déclaré qu’il n’y avait rien d' »étonnant ou d’inattendu » et que « tout ce qu’il fallait faire était de poser un doigt sur ses jambes, de toucher son ventre, d’utiliser un stéthoscope pour écouter ses poumons et de jeter un œil à la couleur de ses lèvres ».
Casanelli a également mentionné qu’aucune présence « d’alcool ou de substances toxiques » n’avait été détectée lors de l’autopsie.
Il a précisé que « le poids du cœur était presque le double de celui d’un cœur adulte normal », que le poids du cerveau était supérieur à la norme, tout comme les poumons qui étaient « plein d’eau ».
Devant le tribunal, le neurochirurgien Leopoldo Luque, la psychiatre Agustina Cosachov, le psychologue Carlos Díaz, la coordinatrice médicale Nancy Forlini, le coordinateur des infirmiers Mariano Perroni, le médecin Pedro Pablo de España et l’infirmier Ricardo Almeiro sont accusés de « homicide volontaire ».
Les accusés font face à des peines de prison allant de 8 à 25 ans dans un procès qui a débuté le 11 mars et qui devrait se poursuivre jusqu’en juillet prochain, avec deux sessions d’écoute par semaine et l’audition d’environ 120 témoins attendus.
Lors de l’ouverture du procès mardi dernier, le procureur Patricio Ferrari a dénoncé dans sa déclaration d’ouverture ce qu’il a considéré comme une « opération d’assassinat », avec une période de convalescence transformée en « scène de terreur » et une équipe médicale « où personne n’a fait ce qu’il aurait dû faire ». Les accusés démentent toute responsabilité dans le décès.