Que se passe-t-il après le retour à la raison de leur « chaîne » ?

Par : Younes Taib
J’ai visionné quelques vidéos documentant les manifestations intenses organisées par ceux qui ont décidé de croire qu’il y a des navires chargés d’équipements militaires destinés à l’armée israélienne, qui passeraient par le port de Casablanca et le port de Tanger Med.
Je dis “ont décidé de croire”, car, jusqu’au samedi soir, aucune confirmation officielle n’avait été émise par l’entreprise concernée (MAERSK), ni par les autorités portuaires marocaines impliquées, ni par une institution mondiale spécialisée et indépendante, validant l’idée du passage de navires chargés d’équipements militaires par nos ports marocains.
Mais, hélas, certains ont insisté pour diffuser une nouvelle non vérifiée, tout comme ils ont toujours eu tendance à croire ce que diffuse la chaîne de la discorde et de l’incitation, dans ses reportages qui portent des informations provenant de « sources anonymes », dans le but de les exploiter pour mobiliser et galvaniser contre l’État marocain, et de lancer une dynamique d’incitation communicationnelle et des discours de trahison inacceptables.
Il ne fait aucun doute que personne au Maroc, et en premier lieu l’État lui-même, n’est opposé à l’organisation de manifestations et de marches de solidarité avec le peuple de Gaza, contre la poursuite de la guerre et du massacre ayant entraîné des dizaines de milliers de victimes civiles, à condition que ces actions de solidarité se déroulent conformément à la loi, dans le respect total des biens publics et privés, et sans porter atteinte à l’ordre public dans la rue.
Tout ce que l’on demande, c’est que les Marocains qui croient que la tragédie humaine à Gaza doit cesser, demandent à ceux qui sont passionnés de manifester calmement, d’agir avec sagesse, et de prendre conscience que le conflit et la violence se trouvent là-bas, à Gaza, et non ici, dans nos villes. Inutile d’essayer d’importer ce qui s’y passe ici, pour éviter de créer une atmosphère tendue comme celle que nous avons observée dimanche, qui donne aux observateurs extérieurs une fausse impression que les choses sont “en désordre” au Maroc.
Sans aucun doute, ceux qui sont descendus hier pour participer aux manifestations savent très bien que la guerre se déroule là-bas, à Gaza, et non ici, et ils réalisent que ce qu’ils critiquent se trouve là-bas et non ici. Pourtant, nous avons vu comment ils ont délibérément créé des atmosphères chargées au mauvais endroit, en mobilisant les citoyens pour exhiber la « force » d’un groupe particulier dans les rues de deux villes marocaines. La question demeure donc : quel est l’objectif de surélever le ton en dehors du contexte approprié ?
Ou alors, y a-t-il ceux qui considèrent que le contexte est approprié pour inciter, sous le prétexte apparent de solidarité avec notre peuple à Gaza, tout en ayant en sous-texte le renforcement de leur position organisationnelle en vue des prochaines échéances électorales ?
Je ne souhaite pas me précipiter à donner une réponse au nom des concernés, car je suis contre la logique de juger les intentions et contre la trahison. Ce qui m’intéresse dans tout ce qui s’est passé, c’est de constater cette régulation professionnelle des manifestations, à Tanger et à Casablanca, de la part des forces de sécurité et des représentants des autorités publiques, sans violences, sans utilisation de gaz lacrymogène, ni arrestations, ou autres faits similaires qui caractérisent les rues de plusieurs pays arabes, dont certains porte-parole à gages se permettent de nous donner des « leçons » en matière d’engagement national et de militantisme pour la cause.
Il reste à se demander ce qui se passera après que « leur chaîne » ait retrouvé son calme temporaire, malheureusement dimanche soir, après que la tension émotionnelle ait atteint son paroxysme et que des foules en colère soient sorties dans la rue, et aient diffusé (comme sur la photo !) des rapports réfutant la rumeur du passage de navires chargés d’équipements militaires destinés à l’armée israélienne, par les ports marocains, de la part de l’entreprise de transport maritime mondiale (MAERSK) ?
Est-ce que certains présenteront des excuses pour ce qu’ils ont commis en termes d’incitation contre l’État et de dénigrement, ainsi que des attaques gratuites sur l’image du pays ? Je n’en suis pas certain, et je ne me substituerai pas aux concernés pour donner une réponse.
Et #Vive_le_Maroc_et_que_je_n’oublie_pas_de_trahir.