Protestations des travailleurs de Glovo : une carte amputée et des salaires indécents alimentent la colère à Casablanca

Des dizaines de livreurs ont organisé, ce lundi matin, un rassemblement devant le siège de l’Union marocaine du travail à Casablanca pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’« exploitation systématique » et des conditions de travail difficiles au sein de la société Glovo Maroc.
Les manifestants ont brandi des drapeaux nationaux, estimant que le choix de l’application de la société d’utiliser une carte du Maroc sans ses provinces du sud constitue une « atteinte claire à la souveraineté nationale ».
Ces protestataires, qui travaillent dans les services de livraison par le biais d’applications numériques, se sont plaints de salaires dérisoires ne dépassant pas 6 dirhams par commande, ainsi que de l’absence totale de couverture santé ou sociale, en plus de la pression quotidienne du travail et des longues heures d’attente.
Ils ont également dénoncé les politiques de l’entreprise qui interdisent la création de représentations syndicales et qui suspendent les comptes sans préavis.
Adil Bouhouch, membre du bureau national du syndicat des travailleurs des plateformes numériques, a affirmé que cette manifestation véhicule deux messages clairs : la défense de l’unité territoriale et la demande de dignité pour le travailleur.
Il a appelé l’entreprise à engager un dialogue immédiat et sérieux, et à améliorer les conditions de travail, tout en avertissant de mesures de protestation supplémentaires si le silence perdure.
Les syndicats ont également appelé les autorités compétentes à intervenir d’urgence pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme des violations des droits de l’État et des droits d’une large catégorie de jeunes Marocains, travaillant dans un contexte de précarité numérique croissante.