Rencontre ouverte réunissant les cinéastes marocains et mauritaniens lors du Festival de Khouribga.

Khemisset : Saïd Alaydi
La direction du Festival International du Cinéma Africain de Khemisset a organisé une rencontre ouverte avec de jeunes cinéastes mauritaniens, qui s’est tenue à l’hôtel « Quatre Chemins », en présence de plusieurs cinéastes marocains et africains. La modération de l’événement a été assurée par Abdelaziz Talat, chargé de la communication au sein de l’organisation du festival.
Au début de la rencontre, la délégation cinématographique mauritanienne a exprimé sa profonde gratitude à la direction du festival pour la mise à l’honneur du cinéma mauritanien lors de la vingt-cinquième édition, soulignant l’accueil chaleureux et l’organisation soignée.
Les intervenants ont également fait l’éloge des solides relations entre le Maroc et la Mauritanie, qui se reflètent également sur le plan culturel et cinématographique, à travers la signature d’accords de partenariat entre le Centre Cinématographique Marocain et son homologue en Mauritanie. Le Maroc a contribué directement au soutien du cinéma mauritanien en envoyant des producteurs et des réalisateurs marocains pour participer à des productions, ainsi qu’en organisant des ateliers dans les domaines du scénario, de la réalisation et de la photographie.
Les participants ont évoqué la participation du cinéma mauritanien à plusieurs festivals marocains tels que Marrakech, Tanger et Khemisset, et ont confirmé que cette relation a été particulièrement marquée durant la période de Noureddine Saïl, ancien président du Centre Cinématographique Marocain, où le cinéma mauritanien a bénéficié d’un soutien notable de la part du Royaume, entraînant la production de films en collaboration avec des producteurs marocains et étrangers.
Concernant la naissance et l’évolution du cinéma mauritanien, les intervenants ont souligné que ses débuts remontent aux années cinquante, lorsque les projections étaient organisées sous la forme de « caravanes » par les Français. Cependant, ces projections ont été accueillies par un rejet social en raison de la nature des images montrées, considérées comme contraires aux valeurs et aux traditions de la société mauritanienne conservatrice.
Le cinéma mauritanien a subi un ralentissement visible durant les années quatre-vingt, et ce déclin s’est poursuivi jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix ou même jusqu’en 2005 selon certaines sources, marquées par l’absence de salles de cinéma, entraînant une baisse significative de la présence cinématographique au niveau local.
Cependant, la réveil cinématographique moderne a débuté grâce aux efforts de plusieurs cinéastes éminents, notamment Abderrahmane Sissako et Abderrahmane Salem, qui ont profité de l’émigration vers l’Europe, en particulier la France, où ils ont reçu une formation cinématographique de qualité, et certains ont produit leurs films en dehors de la Mauritanie.
Il est impossible de parler du cinéma mauritanien sans mentionner les pionniers tels que : Idoumoould Mohamed Lamine, Bint Ahmed, Abdallah Askoobail, et d’autres, qui ont posé les premières pierres de cet art en Mauritanie.
Aujourd’hui, le cinéma mauritanien connaît une évolution remarquable, avec la tenue par l’État de quinze éditions de festivals cinématographiques durant l’ère d’Ousmane Dakana. Des rencontres cinématographiques sont désormais organisées tous les quatre ans, et de nouvelles générations de réalisateurs, de chefs opérateurs, de critiques et de scénaristes ont émergé, témoignant d’une amélioration tangible et significative dans le domaine cinématographique.
En conclusion de la rencontre, après l’ouverture d’un débat et un échange d’idées, les participants ont réagi positivement, puis M. Hadj Idriss Karam, vice-président du conseil local de Khemisset, a présenté des cadeaux commémoratifs à la délégation mauritanienne, et la rencontre s’est terminée dans une atmosphère de respect mutuel et d’excellente organisation.