Syndicat National de la Presse Marocaine : Les nouveaux projets de loi menacent les acquis et excluent les journalistes.

Le bureau exécutif du Syndicat national de la presse marocaine a tenu une réunion le jeudi 10 juillet 2025 dans son siège central à Rabat, dédiée à l’examen de deux projets de loi, le n° 026.25 relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse, et le n° 027.25 concernant la modification et la valorisation de la loi 89.13 régissant le statut des journalistes professionnels.
Le bureau exécutif a affirmé que ces projets ont ignoré le rôle central du syndicat le plus représentatif, qui a accumulé une longue expérience militante depuis les années 1990 en faveur de la profession et de son éthique. Il a également contribué à la création du Conseil national de la presse malgré les contraintes antérieures.
Le syndicat a exprimé son refus total de la discrimination en faveur des éditeurs au détriment des journalistes, considérant que l’adoption d’un mode de vote individuel au sein du nouveau conseil représente un recul par rapport aux acquis démocratiques et affaiblit la représentation professionnelle. Il a appelé à élargir la participation des journalistes d’une manière qui garantisse l’indépendance du conseil et l’esprit d’autogestion.
Il a également manifesté son mécontentement face à l’absence de prise en compte de ses propositions, qui avaient été soumises dans un document détaillé après 18 forums nationaux et internationaux, soulignant que l’exclusion de ces propositions constitue une marginalisation injustifiée d’une organisation syndicale nationale représentant les journalistes et défendant leur dignité ainsi que leurs conditions matérielles dégradées, surtout après la pandémie de COVID-19.
En conclusion de la réunion, le syndicat a annoncé la préparation d’un nouveau document adressé au gouvernement et au parlement, la formation de comités pour plaider et dialoguer avec les institutions constitutionnelles et les droits humains, ainsi que l’organisation d’une conférence de presse élargie pour présenter sa position et l’évolution du dossier.
Il a réaffirmé son attachement à la consultation et au consensus pour produire des lois qui protègent la profession et soutiennent la construction démocratique, tout en ouvrant toutes les options militantes en cas de poursuite de l’ignorance de la voix des journalistes.