Kherouj dirige l’« île du cannabis » sans accountability parlementaire

Bien que cinq ans se soient écoulés depuis la légalisation de l’usage du cannabis au Maroc, de nombreux observateurs et parties prenantes se posent des questions sur l’absence de contrôle parlementaire à l’égard de Mohamed El Khorj, directeur général de l’Agence nationale de régulation du cannabis. Cela soulève de vives critiques de la part de différents acteurs concernés, allant des coopératives agricoles aux entreprises pharmaceutiques, et ce, dans un contexte où les résultats concrets promis au secteur demeurent largement absents.
Faible bilan et absence d’impact
Les principales problématiques qui suscitent la frustration sont les suivantes :
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Absence de production de médicaments issus du cannabis : Malgré les promesses d’une avancée dans l’industrie pharmaceutique liée à la plante, aucun produit marocain ne s’est encore imposé sur la scène internationale.
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Coopératives insatisfaites : Les agriculteurs membre des coopératives expriment leur mécontentement face à l’absence de bénéfices tangibles, en raison de la bureaucratie persistante et du manque de soutien réel.
- Entreprises pharmaceutiques mécontentes : Les entreprises du secteur pharmaceutique ont fait part de leur opposition à la gestion actuelle, estimant que les procédures administratives complexes entravent les investissements dans ce domaine.
Défis de la recherche scientifique et bureaucratie
Une des critiques majeures concerne l’interdiction faite aux universités marocaines d’effectuer des recherches scientifiques et techniques sur le cannabis, ce qui constitue un frein au développement du secteur et à l’apport de solutions innovantes. Par ailleurs, beaucoup se plaignent d’un manque de transparence et d’une prise de décision unilatérale de l’Agence nationale de régulation du cannabis, sans l’implication des acteurs essentiels.
Poursuite du désordre et absence d’ouverture sur les expériences internationales
En plus d’une gestion locale déficiente, le Maroc ne bénéficie pas des expériences internationales éprouvées dans ce domaine, telles que celles du Canada, des États-Unis et d’Israël, qui ont réalisé de grands progrès dans l’utilisation du cannabis pour des fins médicales et industrielles. La culture informelle se poursuit également, rendant difficile l’intégration des agriculteurs dans le cadre légal régulé.
Demande de responsabilité des responsables
Dans ce contexte peu reluisant, il devient impératif que le parlement interpelle les autorités compétentes du secteur, notamment le directeur général Mohamed El Khorj, sur les raisons de cet échec et les solutions envisageables pour remédier aux retards accumulés.
La légalisation du cannabis était perçue comme une opportunité en or pour développer l’économie locale et soutenir les zones agricoles marginalisées. Pourtant, la réalité témoigne d’un échec flagrant nécessitant une intervention urgente et une révision complète de la gestion.