NARSA propose des solutions temporaires face à la problématique de l’immatriculation des véhicules : une crise qui reste sans solution durable.

albalad.ma
Aujourd’hui, « NARSA » (l’Agence nationale de la sécurité routière) a mis fin à une partie du problème du numéro d’immatriculation des voitures avec des lettres arabes au Maroc, une nouveauté imposée par l’ancien ministre Karim Ghalab dans le cadre des amendements au Code de la route en 2010, sous prétexte de préserver l’identité.
Cependant, malgré cette démarche de l’agence, les solutions proposées ne traitent pas les sources du problème, qui continuent de provoquer la souffrance des citoyens.
D’où vient la décision ?
La décision d’utiliser des lettres arabes pour l’immatriculation des véhicules a été intégrée dans le Code de la route, qu’on dit inspiré d’un modèle occidental avancé. Pourtant, M. Ghalab, motivé par le souci de préserver l’identité nationale selon les principes de son parti, a insisté sur l’utilisation des lettres arabes, ignorant que cette identité comprend également la langue amazighe comme composante essentielle.
Les difficultés imposées par la décision
Le problème fondamental réside dans le fait que les lettres arabes ne sont pas universellement lisibles, ce qui crée d’importantes difficultés pour les Marocains qui ont besoin d’utiliser leurs véhicules à l’international, notamment dans des pays comme l’Espagne et l’Italie.
Malgré la signature par le Maroc de la « Convention de Vienne de 1968 », entrée en vigueur en 1983, des restrictions ont été imposées en raison du non-respect des normes internationales concernant les plaques d’immatriculation.
Les plaintes des citoyens, notamment des professionnels tels que les conducteurs de camions et de véhicules lourds de transport de marchandises, se sont multipliées en raison de l’insistance sur l’utilisation des lettres arabes sans fournir de soutien logistique ou technique facilitant le transit international.
La flexibilité nouvelle qui ne traite pas les racines
« NARSA » a tenté d’atténuer les problématiques en permettant le changement de plaques d’immatriculation pour le format international une semaine avant le voyage et une semaine après le retour, en ajoutant en outre un code (MA) représentant le Maroc.
Cependant, ces solutions temporaires n’ont pas résolu le cœur du problème, et la souffrance ainsi que les plaintes liées aux complications de ces démarches continueront.
Propositions pour une réforme radicale
Pour surmonter complètement cette problématique, l’agence doit :
- Concevoir des plaques d’immatriculation en double langue : lettres arabes et latines, de manière permanente pour tous les véhicules.
- Éliminer la nécessité de changer les plaques pour les voyages internationaux : en modifiant les lois pour les rendre plus compatibles avec les normes internationales.
- Mettre en place un système d’immatriculation numérique : intégrant une technologie QR ou NFC pour faciliter la vérification internationale des données des véhicules.
- Créer une base de données centrale : permettant aux autorités douanières et de la circulation d’effectuer une vérification rapide des véhicules au niveau international.
- Prévoir des plaques internationales spécifiques pour le transport international : pour les véhicules régulièrement engagés dans le transport international, réduisant ainsi les formalités répétitives.
L’agence a besoin d’une approche globale tenant compte des exigences de mobilité internationale, des besoins des citoyens et des professionnels, tout en veillant au respect de l’identité nationale dans le cadre des engagements internationaux du Maroc.
Les solutions actuelles ne sont que des mesures d’atténuation, mais elles demeurent éloignées d’un traitement des problèmes à la racine.