Diffusion de la culture de la violence dans le drame marocain : quand l’écran devient un moyen de légitimer la déviance.

À une époque marquée par des défis sociaux et des valeurs en mutation, la dramaturgie se révèle être un outil efficace pour façonner la conscience des sociétés et transmettre des messages constructifs.
Cependant, ce qui se profile récemment dans certaines productions dramatiques marocaines, c’est un éloignement de cet art de son rôle noble vers la propagation d’une culture de la violence et du déviance, suscitant de véritables interrogations sur la responsabilité des responsables de ces œuvres et leur impact profond sur les spectateurs, en particulier les jeunes.
La violence : sujet dramatique ou modèle à imiter ?
La dramaturgie, par nature, vise à aborder des questions de la réalité et à illustrer ses contradictions, mais la transition de la présentation de la violence en tant que phénomène négatif à son illustration comme un moyen de vivre et de réussir engendre de sérieux problèmes. Lorsque des œuvres dramatiques mettent en avant des personnages qui glorifient des comportements déviants, tels que les vols à l’aide d’armes blanches ou la fraude organisée comme partie intégrante d’une vie quotidienne ordinaire, elles contribuent de manière indirecte à la normalisation de ces phénomènes et à leur acceptation, voire à leur attraction.
Le rôle de la dramaturgie dans la formation de la conscience collective
La dramaturgie a un impact fort sur la conscience collective, surtout lorsqu’elle est diffusée en prime time, où les membres de la famille de tous âges la suivent. De telles scènes qui promeuvent la violence et les comportements criminels s’imprègnent dans l’esprit des enfants et des adolescents, entraînant une probabilité de les imiter ou de les accepter comme partie intégrante de la réalité.
L’absence de contrôle et de responsabilité
La question posée est la suivante : où se situe la responsabilité de la régulation ? Comment de telles scènes peuvent-elles être diffusées sur des chaînes publiques financées par l’argent des contribuables ?
Si ces chaînes visent à éduquer et à divertir de manière réfléchie, il est illogique qu’elles adoptent des œuvres qui contribuent à saper les valeurs morales et sociales que la société doit ancrer.
Une alternative : une dramaturgie qui reflète des valeurs positives
Ce dont le public marocain a besoin aujourd’hui, c’est d’une dramaturgie qui aborde les questions sociales avec responsabilité, mettant en lumière les problèmes de la société avec une conscience profonde tout en proposant des solutions innovantes, sans tomber dans le piège de glorifier des comportements déviants. Les œuvres dramatiques qui inspirent les jeunes et mettent en avant des valeurs humaines telles que le travail acharné, le respect mutuel et la solidarité sociale, sont celles qui doivent être privilégiées.
L’art, une responsabilité éthique et sociale
L’art n’est pas seulement un moyen de divertissement, mais un outil de changement social. La propagation d’une culture de la violence dans la dramaturgie marocaine n’est pas simplement un mauvais choix artistique, mais une atteinte délibérée au tissu social et à ses valeurs. Le message est clair : les responsables de la dramaturgie doivent assumer leur responsabilité éthique et sociale et ouvrir la voie à des œuvres qui élèvent le goût public et contribuent à bâtir une société cohésive et forte.