Art & Culture

Mohammed Belmour célèbre la Journée de la poésie triste avec le poème « Palestiniennes ».

Palestiniennes
Avec leurs larmes
Elles arrosent le ciel
Peut-être qu’il apprendra quand se fâcher
Comme les oliviers
Peut-être qu’il rassemblera un peu son tonnerre
Face aux avions qui bombardent
Leurs petits
Avec le feu
Peut-être qu’il soufflera sur eux avec une flamme qui fera fondre leurs ailes
Pour qu’ils s’effondrent
Je suis presque certain qu’elles
Viennent de rues que les bombardements ont transformées en cicatrices
Elles tracent maintenant
Un hall pour une paix temporaire
Entre des décombres qui en ont assez d’elles-mêmes
Je suis presque certain qu’elles
Viennent des débris de ciment qui étaient des pièces pour réchauffer leurs maisons
Aujourd’hui, elles fabriquent à la hâte
Une table pour les repas qu’elles ont cachée derrière des frontières de soldats armés de mort
Ici, il y avait la cuisine avant que le bombardement ne la détruise
Ici, les enfants poussaient une boule de neige
Avant que les mots ne puissent plus décrire
Ici, la mort était le maître du lieu et du temps
Elle est escortée avec générosité
Des yeux épuisés par la fumée qui a appris à s’installer
Elle le transporte à chaque instant
Des écrans neutres
Pour que le monde s’habitue
À ce que les monstres n’ont pas commis auparavant

Palestiniennes
Pétrissant avec la poussière des frappes aériennes
Le pain d’aujourd’hui
Avec les larmes des jeunes filles effrayées
Elles échangent le sel et l’eau
Les bébés crient quand des avions frappent
Près des tentes qui les abritent, ils s’enfuient
De la peur, ils marchent sur leurs pieds
Entre les débris et les victimes
Leur sang danse en se demandant combien de temps il reste
Combien de compresses pour une blessure d’enfant
Si le saignement devient incontrôlable

Palestiniennes
Pour le rêve d’une patrie libre
Elles tissent un nid temporaire
Pour que rien ne se perde
Entre les décombres de ciment qui n’ont pas encore absorbé les fils de la comédie
Chaque fois qu’il se repose un peu sur sa terre, des tempêtes le secouent
Est-ce avec leurs seins fatigués qu’elles se relaient
Chaque fois qu’un bébé crie de faim
N’est-ce pas une romance qu’elles entretiennent avec leurs maris
Pour que cet arrachage horrible ne triomphe pas

Palestiniennes
Depuis des centaines d’années
Elles ont partagé le sel de la terre
La récolte des olives
Avec la terre
Et dans les manifestations
Les pommes crient
Ici, un olivier majestueux, la Palestine
Avant le bombardement, elle était et après, elle le sera encore

Rabat, le 20 mars 2025

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