5 axes et 6,2 milliards de dirhams : un plan gouvernemental pour soutenir les éleveurs et préserver le cheptel national
Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, Ahmed Bouari, a affirmé, ce jeudi, que le programme que va lancer le gouvernement, destiné à soutenir les éleveurs et à améliorer leur situation, repose sur cinq axes. Il s’agit de la rééchelonnage des dettes des éleveurs, du soutien aux aliments, du lancement d’une opération de numérisation des femelles, d’une campagne de soins préventifs, et de l’organisation d’un encadrement technique pour les éleveurs.
Bouari a souligné, lors d’une conférence de presse suite à la tenue du Conseil des ministres, que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné ses hautes directives afin de veiller à ce que l’opération de reconstruction du cheptel soit réussie à tous les niveaux, avec professionnalisme, et selon des critères objectifs. Il a également noté que l’encadrement de la gestion de l’aide sera confié à des comités supervisés par les autorités locales, ajoutant qu’une circulaire commune sera émise pour clarifier les rôles des différents intervenants dans cette démarche.
Le ministre a précisé que ce programme, qui s’ajoute aux mesures gouvernementales prises dans ce cadre, vise à valoriser l’impact positif des récents phénomènes pluvieux en fournissant des conditions favorables à la reconstitution du cheptel national.
Il a noté que ce nouveau programme, qui reflète l’attention continue de Sa Majesté le Roi Mohammed VI envers le monde rural et toutes les composantes du secteur agricole, repose sur cinq axes principaux. Le premier concerne le rééchelonnement des dettes des éleveurs, par le biais d’une réduction des dettes accumulées pour environ 50 000 éleveurs, d’un coût atteignant 700 millions de dirhams à la charge du budget de l’État. Cela inclut l’annulation de 50 % des dettes (capital et intérêts) d’une valeur inférieure à 100 000 dirhams, représentant 75 % des bénéficiaires, et l’annulation de 25 % des dettes (capital et intérêts) dont la valeur est comprise entre 100 000 et 200 000 dirhams, représentant cette catégorie 11 % des bénéficiaires, ainsi que le rééchelonnement des dettes des agriculteurs et l’exemption des intérêts dus sur les prêts dépassant 200 000 dirhams.
Le ministre a indiqué que le deuxième axe porte sur le soutien aux aliments, avec une aide au prix de vente de l’orge jusqu’à 7 millions de quintaux, portant le prix à 1,5 dirham le kilogramme. En outre, un soutien sera apporté pour les aliments composés destinés aux moutons et chèvres jusqu’à 7 millions de quintaux, le prix étant fixé à 2 dirhams le kilogramme. Il a précisé qu’environ 2,5 milliards de dirhams seront alloués à la mise en œuvre de cette mesure.
Le troisième axe concerne la mise en œuvre d’une opération de numérisation des femelles, permettant de suivre et d’accompagner l’interdiction de l’abattage des femelles pour préserver le cheptel national, avec un objectif de dépasser 8 millions de têtes de femelles ovins et caprins d’ici mai 2026. À la même date, un soutien direct d’une valeur de 400 dirhams sera offert aux éleveurs pour chaque femelle numérisée et non abattue, afin de compenser les coûts liés à la préservation du cheptel.
Le quatrième axe vise le lancement d’une campagne de soins préventifs pour protéger 17 millions de têtes de moutons et de chèvres cette année contre les maladies dues aux effets de la sécheresse, avec un coût s’élevant à 150 millions de dirhams. Enfin, le cinquième axe porte sur l’organisation d’un encadrement technique pour les éleveurs visant à améliorer les races par la création de plateformes pour l’insémination artificielle et le soutien technique pour accroître la productivité, avec un coût financier de 50 millions de dirhams.
Le ministre a confirmé que le coût des mesures de ces actions atteindra, d’ici la fin de l’année 2025, environ 3 milliards de dirhams, en plus de 3,2 milliards de dirhams prévus pour l’année 2026 au titre du soutien direct aux éleveurs ayant réussi à préserver les femelles pour garantir la durabilité du cheptel national.
