Le ministre français de l’Intérieur menace de démissionner si Paris adoucit sa position sur le dossier algérien.

Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a menacé de démissionner si Paris n’adopte pas une position plus souple vis-à-vis de l’Algérie pour accepter le retour de ses ressortissants en situation irrégulière en France, lors d’une interview accordée au journal Le Parisien publiée samedi sur son site internet.
Le refus de l’Algérie d’accueillir des citoyens vivant illégalement en France, parmi lesquels se trouve l’auteur d’une attaque ayant fait un mort le 22 février à Mulhouse (est de la France), a conduit la France à tenter de les rapatrier.
Il est à noter que l’Algérie a refusé de les recevoir, entraînant leur retour en France où ils sont actuellement en détention.
Dans l’interview de samedi, Retailleau a affirmé qu’il continuerait à travailler avec énergie « tant que je suis convaincu que je suis utile et que j’ai les moyens de le faire ».
Cependant, il a averti qu’il « refuserait catégoriquement » si on lui demandait de renoncer sur cette question qui revêt une grande importance pour la sécurité des Français.
Le ministre a ajouté : « Je ne suis pas ici pour un poste, mais pour accomplir une mission, qui est de protéger les Français ».
Les positions de Retailleau, qui fait des déclarations virulentes contre l’Algérie, en particulier depuis l’emprisonnement de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, sont survenues en réponse à une question concernant le dossier algérien et la « réaction progressive » qu’il appelle de ses vœux si l’Algérie refuse d’accueillir ses ressortissants illégaux en France.
Vendredi, le gouvernement français a dressé une liste de 60 ressortissants algériens devant quitter le territoire français.
Selon Retailleau, « nous allons reconsidérer la fin de ce processus de réponse dans le cadre de l’accord de 1968 », ajoutant : « Je serai ferme et j’attends que cette réponse progressive soit mise en œuvre ».
L’accord de coopération en matière d’immigration signé entre la France et l’Algérie en 1968 accorde un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de résidence et de travail en France.