Le Parti de l’Istiqlal : Ministre le matin, opposant le soir !

Soudain, sans préliminaires, le Parti de l’Istiqlal se réveille pour constater qu’il s’est transformé en créature étrange, difficile à reconnaître ou à définir. Il ne se passe guère une semaine sans que ses représentants ne sortent de leur silence pour critiquer la hausse des prix et sautent entre les rangs de l’opposition, comme si ses ministres n’étaient pas présents aux mêmes réunions gouvernementales qui tracent les politiques et déterminent le sort du pays !
Le parti souffre-t-il d’un « oubli collectif » qui lui fait oublier qu’il est partenaire du gouvernement actuel ?
Ou est-ce simplement un jeu double pour gagner les faveurs de la rue au détriment du Premier ministre ?
Le parti qui gère le ministère du Commerce, directement responsable de la surveillance des marchés et de la régulation des prix, semble occupé à publier des communiqués enflammés comme s’il était un parti d’opposition observant de loin la situation.
Quant à son secrétaire général, supervisant le secteur de l’eau, il noie les citoyens dans des réunions qui se terminent par des promesses qui n’étanchent ni la soif ni les préoccupations, alors que les barrages souffrent d’un manque d’eau et que les gens souffrent de l’absence de transparence dans la gestion des ressources.
Le plus étrange, c’est que Nizar Baraka, lors d’une rencontre de communication ouverte à la ville de Fquih Ben Salah, sous le slogan « Engagement permanent pour la patrie et le citoyen », a annoncé que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait donné des instructions strictes au ministère de l’Intérieur pour contrer l’avidité de certains grands importateurs et des monopolistes.
Bien que cette annonce reflète l’engagement du roi à protéger le pouvoir d’achat des citoyens, le fait que le parti utilise cette déclaration dans un contexte de critique de la situation prend un tour de surenchère politique, surtout que le ministère de l’Intérieur opère au sein du gouvernement auquel appartient le parti lui-même, ce qui révèle un contraste flagrant entre le discours et la pratique.
Au lieu d’assumer la responsabilité collectivement, il semble que le parti ait trouvé un terrain d’accusation contre le Premier ministre, comme si le « monstre » responsable de la cherté des prix était une seule personne, nommée Aziz Akhannouch, oubliant l’impact des années de sécheresse qui ont épuisé le cheptel national et de la période de repos biologique qui a temporairement affecté les prix du poisson.
Il est encore plus surprenant que le parti semble apprécier ce double rôle : ministre le matin et militant de l’opposition le soir ! Peut-être que le Parti de l’Istiqlal devrait installer un miroir dans son bureau pour se rappeler son visage gouvernemental chaque fois qu’il souhaite publier un communiqué d’opposition.
Autant ce comportement paraît contradictoire, autant la conclusion est claire : certains préfèrent sauter d’un siège à l’autre plutôt que d’assumer leurs responsabilités, tandis que la réalité reste réfractaire aux surenchères populistes.