Art & Culture

Abd al-Aziz Ajriri : Quand l’art s’exprime à travers la calligraphie et la couleur

Abdelmajid Rachidi

À une époque où les parcours créatifs se croisent et où le rythme de l’émergence s’accélère, certains artistes se tiennent fermement, non pas parce qu’ils crient haut et fort, mais parce que leurs œuvres murmurent ce que les autres n’arrivent pas à exprimer. L’artiste plasticien et calligraphe marocain Abdelaziz Ajouri est l’un de ceux qui ont fait de l’art un chemin d’existence, un pont entre la beauté et l’identité.

Né du sein du défi, Ajouri n’a pas eu une vie pavée de privilèges ; au contraire, elle a été une école rigoureuse qui a poli son talent. Bien qu’il ait abandonné l’école tôt, la flamme de sa créativité n’a pas faibli. Au contraire, son absence des salles de classe a marqué le début d’une autre présence, plus profonde, dans le monde des lignes et des couleurs. Le papier et le stylo n’étaient pas de simples outils, mais un espace de confession, un terrain pour réorganiser le monde sur un rythme intérieur que seuls les véritables artistes peuvent entendre.

En 2004, les premières fenêtres sur cet univers s’ouvrent lorsqu’il est accueilli par les associations « l’Action pour l’Éducation et la Culture » et « Beni Mtir », qui lui offrent l’opportunité d’exposer ses œuvres lors d’une semaine culturelle avec 90 tableaux alliant peinture et calligraphie arabe. C’est là qu’a lieu la rencontre décisive avec le critique Saïd Al-Afassi, qui saisit l’essence de son expérience et l’encouragea, marquant le début d’une nouvelle étape, avec une prise de conscience de son parcours et l’engagement à faire de l’art un message.

Ce qui distingue Abdelaziz Ajouri, ce n’est pas seulement sa capacité à fusionner peinture et calligraphie, mais cette âme qui illumine ses œuvres. Ses tableaux ne se lisent pas, ils se contemplent ; les lettres arabes s’y transforment en êtres vivants, dansant avec la couleur et respirant dans un espace visuel imprégné de mysticisme et de quête de l’absolu.

Capture d’écran

Tout au long de son parcours, Ajouri a participé à des expositions nationales et internationales, accumulant plus de 84 tableaux et 36 certificats de participation. Mais ses plus grandes réussites ne se mesurent pas en chiffres, mais en impact. Lorsqu’il a obtenu la troisième place au concours « Monde occidental et arabe » en Jordanie en 2020, ce n’était pas qu’une consécration, mais un témoignage que la créativité, lorsqu’elle est authentique, atteint son public sans intermédiaire.

Aujourd’hui, Abdelaziz Ajouri ne représente pas seulement une expérience artistique unique, mais un symbole de persévérance, et une voix provenant de la marge qui a percé le centre par la force du talent. Il incarne une leçon : l’art n’a pas toujours besoin des salles académiques, mais d’un œil qui voit, d’un cœur qui ressent, et d’une main qui écrit en couleur ce que le langage ne peut exprimer.

Le travail de l’artiste Abdelaziz Ajouri dans les établissements éducatifs n’était pas simplement un embellissement des murs, mais un acte éducatif et artistique de grande portée. Il a su transformer l’espace scolaire en une galerie ouverte qui reflète les valeurs et les connaissances, instillant dans les élèves un esprit de beauté et d’appartenance, avec un langage visuel puisé dans leur culture, leur histoire et leur identité. C’est un artiste qui n’a pas porté seulement le pinceau, mais qui a aussi véhiculé un message : l’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace pour construire la conscience, le goût et la créativité.

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