Société

Travailleurs sans couverture médicale

Dans le but de garantir la couverture sanitaire pour tous, dans le cadre de la notion d’État social, il a été décidé de généraliser la couverture santé pour tous les Marocains. Les cotisations seront payées par les travailleurs et les employeurs du secteur privé, par les fonctionnaires et l’État dans le secteur public, ainsi que par les professionnels non salariés. L’État s’occupera aussi des citoyens incapables de payer ces cotisations.

Cependant, en cette période de mise en œuvre de la couverture santé universelle, bien que les taux de remboursement soient faibles et les services limités, de nombreux travailleurs du secteur privé se retrouvent privés de couverture sanitaire en raison du refus de leurs employeurs de payer les cotisations. Cela contraint le Régime National de Sécurité Sociale à fermer les droits et à exclure les travailleurs et leurs familles du système de couverture sanitaire. Face à des salaires déjà dérisoires, la majorité des personnes exclues fait face aux lourdes conséquences de la maladie, allant jusqu’à la mort ou des atteintes graves à la santé, pouvant entraîner l’incapacité de travailler et la perte de revenus pour toute la famille.

Pour illustrer ce problème, prenons l’exemple des travailleurs de l’entreprise Al-Ketbiya, célèbre à Mohammedia, qui subissent le manque de couverture sanitaire depuis plus de trois ans. Leur souffrance s’accroît déjà en raison des retards de paiement des salaires et d’un avenir incertain pour l’entreprise, qui traverse des difficultés et voit son activité se réduire.

Malgré les nombreuses tentatives et interventions de la Confédération Démocratique du Travail auprès des autorités concernées, la privation de couverture sanitaire reste une réalité observable, sous le regard de toutes les institutions chargées de la supervision du droit du travail et de la sécurité sociale. Il est légitime de se demander quel est le tort des travailleurs dans cette situation, sachant que leur part de cotisations est prélevée mais non reversée à la sécurité sociale. N’est-il pas nécessaire, en adéquation avec la notion d’État social, de garantir le droit des travailleurs à une couverture sociale de manière automatique et d’utiliser tous les moyens de négociation ou de pression pour contraindre les employeurs à s’acquitter de leurs obligations ?

Hussein Yamine, écrivain régional de la Confédération Démocratique du Travail à Mohammedia.

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