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Une décision judiciaire défavorable pour Trump concernant les tarifs douaniers

Le président américain Donald Trump a subi un nouvel revers judiciaire avec la suspension par un tribunal américain des « tarifs réciproques » imposés depuis début avril sur toutes les marchandises exportées vers les États-Unis.

Bien que les trois juges de la Cour commerciale internationale américaine n’aient pas contesté la possibilité pour Washington d’augmenter les tarifs douaniers supplémentaires sur les importations, ils ont considéré que cela relevait de la compétence du Congrès, affirmant que Trump avait dépassé ses prérogatives.

Les juges ont estimé dans un jugement consulté par l’Agence France-Presse mercredi qu’il était inacceptable pour le président de se prévaloir de la loi sur la réponse économique d’urgence de 1977, qu’il a utilisée pour émettre des décrets présidentiels, afin d’“imposer des tarifs supplémentaires illimités sur les produits importés de presque tous les pays”.

Ils ont ajouté que les décrets émis par Trump depuis son retour à la Maison-Blanche “dépassent les pouvoirs accordés au président par la loi IEEPA (qui peut être invoquée en cas d’urgence économique) pour réguler les importations par l’imposition de tarifs douaniers”.

Cela concerne notamment les tarifs appliqués à la Canada, au Mexique et à la Chine, accusée de ne pas agir suffisamment contre le trafic de fentanyl, ainsi que les tarifs supplémentaires de 10 % imposés le 2 avril sur les marchandises entrant aux États-Unis, qui pourraient atteindre 50 % selon le pays exportateur.

La cour a indiqué que cette loi “permet au président d’imposer les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence économique pour faire face à une menace +inhabituelle et extraordinaire+”.

Les juges ont souligné qu’une interprétation de la loi accordant au président “un pouvoir illimité sur les tarifs douaniers est contraire à la Constitution”.

Dans un avis écrit annexé à la décision, un des juges, sans révéler son nom, a estimé qu’une “délégation de pouvoir illimitée en matière de tarifs douaniers constituerait un abandon de la part du pouvoir législatif au profit d’un autre organe du gouvernement”, ce qui contredirait la Constitution des États-Unis.

Dans un communiqué, un porte-parole de la Maison-Blanche a dénoncé la décision rendue par des “juges non élus” qui n’ont pas “le pouvoir de décider de la gestion d’une situation d’urgence nationale de manière appropriée”.

Le porte-parole, Kash D’Souza, a ajouté que “le président Trump s’est engagé à mettre les États-Unis en premier, et le gouvernement a décidé d’utiliser tous les pouvoirs de l’exécutif pour répondre à cette crise et restaurer la grandeur américaine”.

L’administration Trump a décidé de faire appel de la décision dans un document judiciaire consulté par l’Agence France-Presse.

Le leader de la minorité démocrate à la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine, Gregory Meeks, a déclaré dans un communiqué que la décision confirme que “les tarifs douaniers constituent un abus illégal de l’autorité exécutive”.

Cette décision est intervenue après deux plaintes déposées ces dernières semaines, l’une par une coalition regroupant 12 États américains, dont l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, et l’autre par un groupe d’entreprises américaines.

Les deux plaintes reprochaient spécifiquement à Donald Trump d’utiliser une loi qui ne lui permet pas de recourir à des mesures d’urgence pour imposer des tarifs douaniers, une autorité que la Constitution confère au Congrès. La cour s’est appuyée sur cet argument pour rendre sa décision.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a utilisé les tarifs douaniers comme une arme principale de sa politique commerciale, en plus de stimuler l’industrie nationale et de faire pression sur d’autres pays.

Après la réponse de Pékin, qui a relevé ses tarifs en réaction aux droits de douane américains, les deux premières puissances économiques du monde ont échangé des augmentations tarifaires atteignant respectivement 125 % et 145 %, s’ajoutant aux droits de douane imposés le 2 avril.

Les deux pays ont convenu à la mi-mai de revenir à des taux de 10 % sur les marchandises américaines et de 30 % sur les marchandises chinoises.

Vendredi, Trump a critiqué l’Union européenne en affirmant qu’elle “ne cherche pas un accord” commercial avec les États-Unis, menaçant d’imposer des droits de douane de 50 % sur les produits en provenance de ses 27 pays membres, avant de reculer en annonçant le report de cette taxe supplémentaire jusqu’au 9 juillet.

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