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Observations préliminaires sur le compte rendu de Stefan de Mistura

Par : Younes Taib

Stefan De Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara, a présenté un rapport au Conseil de sécurité des Nations Unies lors des consultations qui se sont tenues à New York, le 14 avril 2025. Il a reconnu l’existence de nouveaux développements qui auront des répercussions importantes sur les efforts déployés, et que "les trois prochains mois représentent une opportunité… pour lancer une nouvelle feuille de route vers une solution finale au conflit du Sahara occidental".

De Mistura s’est particulièrement attardé sur la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des États-Unis et du Maroc, ainsi que sur la déclaration qui en a découlé, réaffirmant la position de l’administration américaine selon laquelle la seule solution possible au conflit du Sahara réside dans l’autonomie sous souveraineté marocaine, tout en appelant les parties à négocier sur cette base.

Pour ma part, je trouve la tonalité de l’exposé de l’envoyé onusien peu convaincante. Son insistance sur ce qu’il qualifie de "conclusions" et de "messages", formulés dans un langage éloigné de la rigueur diplomatique, semble trahir un parti pris en faveur d’autres acteurs (l’Algérie et le mouvement de séparatistes et de terroristes), plus que d’un souci de faire preuve d’objectivité et de s’extraire des passions et des récits surréalistes sans rapport avec la profondeur du dossier. Sa manière de promouvoir ces idées semble destinée à émouvoir les membres du Conseil de sécurité tout en dissimulant le poison que l’envoyé onusien, à chaque occasion, s’efforce de mélanger au miel.

Il suffit de s’attarder un peu sur le "compris spécifique" de M. Stefan De Mistura concernant ce qu’il appelle les "trois messages" qu’il aurait reçus des autorités américaines lors de la visite du ministre Bourita à Washington. Cela met en lumière l’interprétation dont il fait preuve vis-à-vis de ces messages présumés, qui exige de notre part une vigilance accrue, notamment en ce qui concerne les deux premiers messages, qui contiennent les éléments suivants :

  • Concernant le premier message que De Mistura prétend avoir reçu, il semble vouloir anticiper les événements et faire pression sur le Maroc afin qu’il commence à aborder les détails de l’autonomie proposée, avant que les efforts en cours ne soient couronnés par une décision du Conseil de sécurité, annulant de manière définitive et irréversible l’idée d’un référendum sur l’autodétermination. Il insiste pour qu’une décision claire stipule que l’autonomie sous la souveraineté nationale du Maroc est la seule solution possible, constitutive d’un cadre de négociation entre les parties.

  • En ce qui concerne le second message, l’interprétation de l’envoyé onusien est plus préoccupante. De Mistura évoque la phrase "solution acceptable pour les deux parties", qu’il comprend comme une invitation à des "négociations effectives entre les parties concernées en vue d’atteindre une solution". Selon lui, cela nécessite d’aboutir "en temps voulu" à "un mécanisme fiable pour l’autodétermination". Cela implique une intention délibérée de mêler la discussion sur l’autonomie avec l’introduction ultérieure de l’idée d’un "mécanisme pour l’autodétermination", comme si l’autonomie n’était pas l’unique mécanisme et cadre qui incarne ce que l’on appelle "l’autodétermination".

En ce qui concerne sa visite à Tindouf, l’envoyé onusien met l’accent sur ses rencontres avec des représentants de la société civile et des organisations féminines, où il a entendu "de nombreuses expressions de désespoir, de frustration et de patience, notamment de la part de la jeunesse des réfugiés sahraouis". Ici, il s’agit manifestement d’éveiller des émotions, notamment lorsqu’il parle d’une "phrase douloureuse" entendue d’une jeune fille des camps de Tindouf, qui a déclaré : "Quand je mourrai, je ne veux pas être enterrée ici. Je veux voir ma patrie et y être enterrée".

La même remarque s’applique lorsqu’il affirme avoir conclu de ce qu’il a entendu que "la participation totale et active des femmes sahraouies au processus politique" est essentielle. Comme si De Mistura ne savait rien des aspirations des femmes sahraouies, ou qu’il n’avait jamais rencontré des acteurs de la société civile dans les régions sahariennes, dans des villes comme Laâyoune, Dakhla, Boujdour, Smara, Tarfaya, et d’autres. Il n’a pas perçu qu’elles contribuent à définir la réalité des régions sahariennes, à façonner leur développement institutionnel et social, et qu’elles souhaitent toutes y être enterrées après une vie pleine de bonheur et de dignité dans leur pays, le Maroc.

Ces observations préliminaires sur le contenu du rapport de l’envoyé onusien au Sahara me laissent une forte impression que cet homme semble désespérer en avouant presque qu’il n’a plus la capacité d’objectivité et de crédibilité nécessaires pour contribuer positivement et efficacement à l’avancement des pourparlers lors des trois prochains mois, en vue d’un vote du Conseil de sécurité sur une solution censée être définitive en octobre 2025.

J’espère que tous ceux qui veillent sur l’unité de cette nation et sur ses intérêts resteront d’une vigilance stratégique maximale et se mobiliseront d’une voix forte pour soutenir les efforts de la diplomatie nationale, afin d’enregistrer des progrès radicaux, décisifs et définitifs dans le règlement du conflit fictif autour du Sahara marocain, contre ceux qui guettent et conspirent, pour que nous puissions célébrer en novembre 2025 la clôture d’un dossier qui dure depuis près d’un demi-siècle.

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