Hommage à l’écrivain Mohamed Berrada au Salon du livre : Célébration d’un parcours culturel et créatif riche

La 30e édition du Salon international de l’édition et du livre de Rabat a rendu un hommage appuyé à l’écrivain et critique Mohammed Berrada, ce mercredi soir, reconnaissant ainsi son parcours culturel riche et ses contributions pionnières à la scène littéraire marocaine et arabe.
Les intervenants lors de cette cérémonie, organisée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en présence d’une élite d’écrivains, de critiques et de journalistes, ont mis en lumière le rôle central joué par Mohammed Berrada dans l’édification de la culture marocaine moderne, ainsi que dans l’affirmation de la modernité littéraire à travers ses œuvres en roman, nouvelle, théâtre, traduction et critique littéraire.
Ils ont rappelé la contribution remarquable de l’honoré à la fondation de l’Union des écrivains du Maroc avec le regretté Mohammed Azize El Hababi en 1961, ainsi que son élection à la présidence de cette institution pour trois mandats consécutifs (1976, 1979, 1981), en hommage à son engagement sans réserve pour élargir la portée de la culture marocaine et renforcer les ponts de communication culturelle entre le Maroc et le monde arabe.
Lors de son intervention, le professeur universitaire Mohammed Dahhi a affirmé que Berrada avait joué un rôle fondamental dans l’établissement des bases de la nouvelle littérature et de la critique, les sortant de leur tour d’ivoire pour en faire des sujets de discussion dans l’espace public.
Il a ajouté que Berrada avait joué un rôle clé lors de la phase de fondation de l’Union des écrivains du Maroc, soulignant ses contributions pour faire entendre la voix des intellectuels marocains dans les forums arabes et internationaux à l’époque.
De son côté, le critique et chercheur Rachid Benhadou a qualifié Berrada de “dynamo culturelle”, un titre qu’aucun de ses contemporains ne saurait lui contester, en soulignant la passion continue de l’honoré pour l’art romanesque et sa fidélité en tant qu’enseignant, mentor, traducteur et critique.
Il a confirmé que Berrada avait su allier créativité et initiative, que ce soit à travers sa présidence de l’Union des écrivains du Maroc ou son intérêt constant pour découvrir et accompagner les nouvelles talents littéraires.
Pour sa part, le critique d’art Hassan Bourkia, dans un message lu en son nom durant la cérémonie, a souligné que Berrada a toujours été un amoureux de la littérature, ouvrant à travers ses écrits des fenêtres sur les littératures du monde et du monde arabe.
Il a considéré que Berrada était un professeur exceptionnel, ayant su élargir les horizons de ses étudiants en présentant des visions littéraires universelles sur la langue, l’amour, la politique et l’amitié, évoquant ses rencontres mémorables avec de grands écrivains tels que Mahmoud Darwich, Hoda Barakat et Edward Saïd, qui se sont transformées en leçons littéraires et humaines intemporelles.
Dans son discours lors de l’événement, l’écrivain Mohammed Berrada a exprimé sa gratitude envers le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication pour cet hommage, soulignant particulièrement les rôles que les écrivains Abdelkarim Ghallab et Abdelmajid Benjelloun ont joués dans l’orientation de son parcours littéraire et intellectuel.
Il a affirmé que cette rencontre constituait une occasion précieuse de retrouver ses lecteurs et de partager avec eux des moments culturels et humains à travers la dédicace de ses livres et l’interaction avec eux.
Cette cérémonie a été marquée par la remise à l’honoré d’un trophée de reconnaissance par la déléguée du Salon international de l’édition et du livre, Latifa Muftakir, sous les applaudissements de l’assistance, dans un moment de gratitude et de reconnaissance pour un parcours littéraire et humain exceptionnel qui a marqué l’histoire de la scène culturelle marocaine et arabe.
Né en 1938, Mohammed Berrada est l’un des écrivains et critiques arabes les plus éminents, et il fait partie des fondateurs de l’Union des écrivains du Maroc, qu’il a présidée à trois reprises (1976-1979-1981).
Parmi ses œuvres romanesques les plus importantes figurent « La lumière errante », « Comme un été qui ne reviendra pas », « Des vies contiguës » et « La femme de l’oubli », ainsi que d’autres ouvrages critiques tels que « Questions sur le roman, questions sur la critique » et « Langue de l’enfance et rêve… Lecture dans la mémoire de la nouvelle marocaine ».