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Azmi Bishara : Entre l’art du mensonge et l’audace de falsifier la vérité

Par : Younes Taïb

Une fois de plus, M. Azmi Bishara s’est exprimé dans un entretien avec le magazine “L’orient 21”, répétant des propos qu’il tenait depuis des années, affirmant ainsi la justesse des doutes concernant son approche “sélective”, marquée par un souci de distorsion de la vérité et d’absence d’objectivité.

Malheureusement, bien que le parcours de cet homme soit connu, tout comme la nature des rôles qu’il a joués dans l’ombre, il persiste à y avoir des personnes qui écoutent ses opinions sur les questions du Moyen-Orient et diffusent son avis et son évaluation des positions des pays qu’il qualifie de “normalisateurs”, comme si nous avions affaire à un “sage” exceptionnel qui, dans chaque entretien ou article, apporte des choses jamais vues auparavant. Toutefois, la réalité est que M. Azmi Bishara est l’un des premiers “normalisateurs”, ne serait-ce qu’en raison de son implication dans la politique israélienne, en tant que membre de la Knesset (parlement), et de sa participation active à des “initiatives” et “positions” relevant du “normalisation” entre un citoyen arabe d’origine palestinienne et les institutions de l’État d’Israël, dont il est citoyen et détient la nationalité.

Il convient également de rappeler que “l’intellectuel” Azmi Bishara est celui qui a élaboré la ligne éditoriale stratégique fondatrice de la chaîne “Al Jazeera”, ouvrant ainsi des portes qui étaient closes dans l’esprit des citoyens des pays arabes et musulmans avant que cette chaîne n’apparaisse, avec des entretiens avec des personnalités de l’autre rive, que personne ne connaissait auparavant.

Enfin, cet homme est celui qui a plaidé pour ce que l’on a appelé le “printemps arabe”, soutenant les manifestations de la “créativité chaotique” et théorisant sur ses bénéfices sous un prétexte qui apparaissait comme “défendre la liberté, la pluralité et les droits de l’homme”, mais dont le fond était “nombre de dollars pour des centres de recherche et autres”.

Ainsi, ce qu’il dit dans ses interventions peut, parfois, contenir certains points dignes d’être examinés ou discutés, mais cela n’efface pas les traces des erreurs qu’il a commises dans le passé, notamment son immersion dans le subjectif lors de ses analyses, et l’absence d’objectivité et de désintéressement requis de tout académicien ou intellectuel réellement en quête de vérité. Ce qui est d’autant plus surprenant, c’est de voir des militants et des journalistes marocains réagir avec un enthousiasme certain à ce que dit l’intéressé, surtout lorsqu’il mentionne notre pays, sans se demander “pourquoi M. Bishara n’a-t-il un problème avec la normalisation que si elle concerne des Égyptiens, des Jordaniens ou des Marocains…???”

Ne serait-il pas plus pertinent qu’il perçoive, de manière plus claire, la “normalisation” qui se manifeste à quelques mètres de lui, dans des pays chers à son “cœur et à sa poche”, qui contribuent largement aux négociations entre les parties à Gaza, orchestrent les coulisses, régulent le flux des financements et s’occupent de divers intérêts dans des réunions privées…???

Je ne souhaite pas nommer les pays auxquels je fais allusion, par respect pour leurs peuples, leurs dirigeants et leurs symboles nationaux, et je ne m’arroge pas le droit de donner des leçons à quiconque, car chaque État a le droit de gérer sa diplomatie comme il l’entend, et de coordonner la question palestinienne, que ce soit dans le cadre de sommets arabes ou islamiques, ou tout autre cadre, pour élaborer des plans communs, même si cette époque appartient désormais à ceux qui l’avaient vécue. Je souhaiterais simplement que certains se réveillent des illusions dans lesquelles ils se sont convaincus, et qu’ils cessent de critiquer leur pays (leur État !) sans raison valable, pour ne pas tomber dans le grand piège tendu par des entités connues, qui ne sont pas dérangées par ce qu’on appelle “normalisation”, mais qui souhaitent plutôt renforcer leur présence et la centralité de leur position sur la scène politique internationale.

Ce qui est nécessaire est de comprendre la réalité de ce qui se passe dans le cadre d’un grand jeu géostratégique au Moyen-Orient, dont nous, Marocains (État et peuple), n’avons pas établi les règles, ni contribué à la formulation des scénarios cachés tissés ici et là, et nous ne sommes pas non plus ceux qui ont conspiré contre tel ou tel, malgré tout ce qui se dit à notre sujet et les accusations injustes qui nous sont adressées jour et nuit.

L’histoire attestera que le Maroc a affirmé haut et fort, depuis le premier jour, que la guerre à Gaza doit cesser, que l’aide humanitaire doit atteindre les civils, et que la solution politique sur la base de deux États pour deux peuples est le seul horizon pour sortir du cycle de la violence renouvelée. Si nous avions eu les moyens d’agir pour influencer la cessation de la guerre, comme l’affirme Azmi Bishara, nous l’aurions fait sans hésitation. Mais le monde sait que la question de mettre fin à la guerre dépasse tout ce qu’ont exprimé des dizaines de pays condamnant la guerre et sa brutalité.

En parallèle aux positions honorables de l’État marocain et du peuple marocain, il ne fait aucun doute que le Royaume a veillé à rester éloigné des eaux troubles qui coulent dans certains vallons de la politique au Moyen-Orient, tandis que beaucoup, y compris M. Azmi Bishara, se déplacent dans nombre de ces vallées avec beaucoup d’hypocrisie politique, de surenchères vides et d’incitations manifestes pour des objectifs que nous connaissons, tout comme tous ceux qui promeuvent la parole de l’intellectuel arabe israélien comme s’il détenait la vérité absolue ou recevait une révélation divine.

Plus que jamais, la patrie doit primer sur toute autre considération. Après cela, tout est ouvert à une discussion tranquille et objective, avec des arguments et le droit à la différence d’opinion, loin des jugements de valeur préconçus ou des accusations de trahison et de doute.

Vive_le_Maroc_et_mourir_de_mort_tranquille_qui_a_trahi

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