Régions

Piscine d’Imane Moussa : d’un projet social à un équipement commercial controversé

Ismail Boukacem

À l’entrée de la rue de l’Unité africaine, à l’intersection avec la rue Mohammed VI à Ben Mesiq, la place est ornée de deux grandes fontaines, séparées par quelques mètres seulement du « piscine de Ben Mesiq ». La scène des enfants et des jeunes se baignant sous les eaux colorées des fontaines suscite une certaine curiosité au premier abord, mais cette surprise s’estompe rapidement une fois la histoire de la piscine connue.

Lors de l’achèvement du projet de la piscine de Ben Mesiq, celui-ci a été particulièrement valorisé en tant qu’équipement vital destiné aux jeunes et aux habitants de la région. Son financement a été assuré par plusieurs institutions publiques, notamment le conseil municipal, le conseil provincial, le conseil régional, le ministère de la Jeunesse et des Sports, et l’Initiative nationale pour le développement humain. Le projet a pris une dimension symbolique accrue après que Sa Majesté le Roi Mohammed VI en a posé la première pierre, illustrant ainsi le consensus sur sa valeur sociale.

Cependant, la surprise est survenue après l’inauguration, lorsque la gestion de la piscine a été confiée à la société « Sonarges », connue pour son modèle commercial, transformant ainsi l’équipement social en un projet à but lucratif. Les tarifs fixés ont été jugés trop élevés par de nombreux habitants, en comparaison avec leur capacité d’achat, ce qui va à l’encontre de l’objectif initial du projet, qui devait être un espace de détente accessible à tous.

Cette décision a suscité un large débat et de vives critiques, d’autant plus que l’équipement avait été financé avec des fonds publics, et son but était de servir la population à des prix abordables. Les critiques se sont interrogées sur les raisons du retrait du conseil communal de la gestion directe, ainsi que sur le degré de transparence de cette décision qualifiée d’« unilatérale », d’autant plus que les autres partenaires financiers n’avaient pas été consultés.

Malgré cette vague de mécontentement populaire, les autorités concernées demeurent silencieuses et n’ont fourni aucune explication officielle. Ainsi, la piscine de Ben Mesiq est devenue un exemple vivant des problématiques liées à la transformation des projets à caractère social en équipements commerciaux, soulevant des inquiétudes quant à l’avenir des équipements publics et laissant les citoyens dans l’attente de réponses claires de la part des responsables.

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