Récupération des corps de 15 secouristes à Gaza tués par des tirs israéliens sur des ambulances
Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé dimanche le recouvrement des corps de 15 secouristes tués par des tirs de l’armée israélienne sur des ambulances dans la bande de Gaza il y a une semaine.
Dans un communiqué, le Croissant-Rouge a précisé que huit de ses secouristes, six membres de la défense civile à Gaza et un employé d’une agence des Nations unies avaient été retrouvés.
Il a ajouté qu’un de ses secouristes, nommé As’ad Al-Nassar, reste porté disparu et a demandé des éclaircissements sur son sort.
Le communiqué indique que les secouristes « ont été ciblés par les soldats d’occupation israéliens alors qu’ils accomplissaient leur devoir humanitaire en se rendant dans la zone des Hachachin à Rafah pour fournir des services de premiers secours à des blessés causés par des frappes des forces d’occupation dans cette région ».
Il a poursuivi que « le ciblage des secouristes du Croissant-Rouge… ne peut être considéré que comme un crime de guerre, qui doit être jugé par le droit international humanitaire, que l’occupation continue de violer sous le regard du monde ».
Le Croissant-Rouge avait précédemment déclaré qu’il avait « récupéré les corps avec difficultés, car ils étaient enfouis dans le sable, certains ayant déjà commencé à se décomposer ».
La Croix-Rouge internationale a exprimé sa « profonde consternation suite à la mort de huit secouristes de l’Association du Croissant-Rouge palestinien pendant qu’ils accomplissaient leur travail, ainsi que de cinq premiers intervenants ».
Dans un communiqué, l’institution a noté que « leurs corps ont été identifiés aujourd’hui et récupérés pour être enterrés dignement ».
Elle a souligné que « le nombre élevé de membres des équipes médicales tués durant ce conflit est déchirant. La Croix-Rouge internationale condamne fermement les attaques contre le personnel de la santé ».
Le service de défense civile de Gaza a confirmé le recouvrement de 15 corps, ajoutant que l’employé de l’ONU tué travaillait pour l’Agence de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Ces secouristes ont été tués par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 mars.
L’armée israélienne a reconnu que ses forces avaient ouvert le feu sur des ambulances après les avoir considérées comme « suspectes ».
Dans un communiqué envoyé à l’AFP, l’armée a indiqué qu’« après quelques minutes » que les soldats aient « éliminé plusieurs terroristes du Hamas » en tirant sur leurs véhicules, « d’autres véhicules se sont déplacés de manière suspecte vers les soldats ».
L’armée a ajouté qu’une « enquête préliminaire a prouvé que certains des véhicules suspects (…) étaient des ambulances et des camions de pompiers », condamnant « l’utilisation répétée (…) par les organisations terroristes dans la bande de Gaza (…) d’ambulances à des fins terroristes ».
L’armée n’a pas mentionné avoir subi des tirs en provenance de ces véhicules.
Cette fusillade a eu lieu dans le quartier de Tel al-Sultan à Rafah, quelques jours après la reprise de l’attaque israélienne dans la zone proche de la frontière égyptienne, après que l’armée a recommencé à bombarder Gaza le 18 mars, mettant fin à une trêve de près de deux mois.
Le Croissant-Rouge a accusé samedi les autorités israéliennes d’avoir refusé de permettre des opérations de recherche pour retrouver les secouristes.
Tom Fletcher, coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU, a déclaré dans un communiqué qu’« depuis le 18 mars, des ambulances ont été prises sous le feu » et que des membres des équipes de secours avaient été « tués » dans la bande de Gaza.
Fletcher a ajouté : « Si les principes fondamentaux du droit international ont encore de la valeur, la communauté internationale doit agir (…) pour garantir leur respect ».
Par ailleurs, le ministère de la Santé géré par le Hamas à Gaza a annoncé samedi qu’au moins 921 personnes avaient été tuées depuis qu’Israël avait repris ses frappes massives sur la bande.
