Échec du Maroc à traduire les objectifs de la révolution transformationnelle du cannabis : la polémique sur l’exportation de haschich vers les Pays-Bas.

Le cadre de la légalisation du cannabis au Maroc ne se limite pas à une simple régulation de ses usages, mais constitue un projet ambitieux visant à transformer cette plante en une source économique et sociale durable, en l’exploitant dans les industries pharmaceutiques et les produits dérivés.
Cependant, la réalité a révélé l’incapacité de l’Agence nationale de réglementation des usages du cannabis à concrétiser ces objectifs en réalisations tangibles.
Au lieu que le secteur connaisse une évolution significative mettant en avant les potentialités thérapeutiques et industrielles du cannabis, les efforts se résument à des tentatives d’exportation de haschisch vers les Pays-Bas, ce qui suscite de larges interrogations sur le sérieux du projet et la vision de ses responsables.
Selon des rapports publiés par le magazine spécialisé « Cáñamo », le manque important de cannabis sur le marché néerlandais a conduit les autorités là-bas à envisager la possibilité d’importer légalement cette matière de l’étranger, plaçant le Maroc en tête des pays candidats, car il figure parmi les principaux producteurs au niveau mondial.
Cette orientation, qui se concentre sur la réponse à la demande externe, contraste avec les promesses du gouvernement de développer la recherche scientifique, d’autonomiser les agriculteurs, et de créer une industrie de transformation capable de rivaliser sur le plan international.
Au lieu de promouvoir des usages légaux et innovants du cannabis au Maroc, cette voie pourrait contribuer à la reproduction des mêmes dynamiques traditionnelles qui font du Maroc un simple fournisseur de matières premières à bas prix.
Ces développements sont inquiétants pour les observateurs, qui estiment que le projet de légalisation du cannabis aurait dû privilégier les industries de transformation et l’innovation scientifique.
Ils s’interrogent également sur la crédibilité de l’Agence nationale de réglementation des usages du cannabis dans la réalisation des objectifs annoncés, surtout en l’absence d’une vision claire et de partenariats véritables avec des pays leaders dans les industries pharmaceutiques et médicales.
Le gouvernement marocain doit intervenir de manière urgente pour réévaluer la trajectoire de ce projet, afin de garantir que les efforts de légalisation du cannabis servent les intérêts de développement et économiques du Maroc.
Si la situation perdure ainsi, le projet pourrait devenir un simple moyen de satisfaire la demande étrangère sans apporter de valeur ajoutée réelle à l’économie nationale ou aux agriculteurs marocains.