La Hongrie annonce son retrait de la Cour pénale internationale en raison de l’inaction face au mandat d’arrêt contre Netanyahu.

La Hongrie a annoncé jeudi son intention de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI) lors de la première journée de la visite à Budapest du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par cette juridiction.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, avait invité Netanyahu en novembre dernier en déclarant que Budapest n’adhérerait pas aux décisions de la CPI, cela un jour après que la cour ait émis le mandat à l’encontre du Premier ministre israélien pour des crimes de guerre commis à Gaza.
L’annonce du retrait de la CPI a eu lieu jeudi, à peine quelques heures après l’arrivée de Netanyahu à Budapest, dans le cadre de sa première visite en Europe depuis le début de l’opération israélienne dans la bande de Gaza en 2023.
Gergely Gulyás, directeur du bureau d’Orbán, a écrit dans un post sur Facebook que “la Hongrie se retire de la Cour pénale internationale. Le gouvernement entamera les procédures de retrait conformément aux cadres juridiques internationaux en vigueur”.
Le retrait de tout État de la CPI prend effet un an après le dépôt d’un document de retrait, souvent sous la forme d’une lettre officielle à l’attention du Secrétaire général des Nations Unies.
À ce jour, seuls le Burundi et les Philippines se sont retirés de la cour.
La CPI, établie en 2002 et basée à La Haye, vise à poursuivre les individus responsables des crimes les plus graves lorsque les États ne sont pas disposés ou capables de le faire eux-mêmes.
La cour, qui compte 125 membres, a un taux de condamnation faible en raison de la lenteur de la justice internationale.
Depuis sa création, la CPI a ouvert plus de 30 affaires liées à des crimes de guerre présumés, des crimes contre l’humanité, des actes de génocide et des crimes contre l’administration de la justice.
Cependant, elle souffre d’un manque de reconnaissance de sa compétence et d’une faible autorité d’exécution.
La Russie figure parmi les dizaines de pays, tels que les États-Unis, Israël et la Chine, qui ne reconnaissent pas la compétence de la CPI, ce qui entrave sa capacité à enquêter sur ses ressortissants.
Donald Trump a accusé la juridiction d’effectuer des enquêtes “illégales et sans fondement” visant les États-Unis et leur allié Israël.
La Hongrie a signé en 1999 le Statut de Rome, le traité international qui a établi la CPI, et l’a ratifié deux ans plus tard lors du premier mandat d’Orbán.
Cependant, Budapest n’a pas émis d’ordre exécutif pour mettre en œuvre les obligations liées à l’accord pour des raisons constitutionnelles, affirmant ainsi qu’elle n’est pas tenue de se conformer aux décisions de la cour.