La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc dénonce son exclusion dans la détermination des prix des médicaments et appelle le gouvernement à intervenir.

La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a envoyé une lettre ouverte au Premier ministre, Aziz Akhannouch, exprimant sa profonde inquiétude face à ce qu’elle décrit comme la politique sectorielle unilatérale du ministère de la Santé, qui touche directement la stabilité du secteur pharmaceutique national et son rôle vital au sein du système de santé.
Dans sa lettre, la confédération a confirmé que le ministère a récemment pris des décisions cruciales concernant la procédure de fixation des prix des médicaments sans consulter les organismes professionnels représentant les pharmaciens, en dépit des tentatives antérieures d’ouvrir un dialogue participatif et responsable sur ce dossier stratégique.
La confédération a déclaré que cette décision unilatérale reproduit les mêmes échecs du passé, puisque les mesures mises en place n’ont entraîné aucun réel déblocage des prix des médicaments. Elles n’ont fait que proposer des réductions superficielles sur des médicaments bon marché ne dépassant pas un ou deux dirhams, plaçant ainsi le citoyen, le pharmacien et l’État face à des défis communs sans aboutir à une réforme durable.
Elle a insisté sur le fait que sa position n’était pas contre la réduction des prix, mais contre l’approche technique étroite qui menace les réformes fondamentales du secteur. Elle a également exprimé son inquiétude concernant le gel des dossiers réformateurs qui avaient été convenus antérieurement avec le ministère, ainsi que leur exclusion du dialogue au profit de nouveaux comités comprenant des syndicats qu’elle considère comme non représentatifs, dans une démarche qu’elle qualifie d’« approche exclusionnaire » en contradiction avec la méthode participative préconisée par le roi Mohammed VI.
La confédération a attiré l’attention sur la situation désastreuse d’un tiers des pharmacies marocaines menacées de faillite, affirmant que la poursuite de l’ignorance des problèmes entraîne un risque pour la sécurité pharmaceutique nationale et les services de santé fournis aux citoyens, plaçant le secteur pharmaceutique face à une véritable crise structurelle.
En conclusion de sa lettre, la confédération a demandé au Premier ministre de :
1. Remettre le projet de décret ministériel relatif aux prix des médicaments sur la table du dialogue avec une approche participative intégrant toutes les composantes professionnelles.
2. Mettre en application de manière urgente les dossiers réformateurs convenus avec le ministère de la Santé.
3. Ouvrir un débat institutionnel sous l’égide de la présidence du gouvernement pour sauver le secteur et garantir sa contribution à la réforme du système de santé.
Elle a averti que la poursuite de l’approche unilatérale du ministère obligerait la confédération à intensifier ses manifestations pour défendre la dignité des professionnels et la continuité du service pharmaceutique, affirmant que la répétition des dysfonctionnements dans ce secteur pourrait réfléchir des politiques échouées, semblables à celles connues précédemment dans les hôpitaux publics.




